DIABLERIES
texte de Nicolas AUBERT
sur une planche de Michel DELAPORTE
libre de droits
Hier, le diable est apparu,
Mais il avait beaucoup trop bu ;
Il m'a raconté sans ambages
Des histoires avec des images.
D'abord, voici Cadet-Roussel
Qui, on le voit, boit un bon coup
Est-ce du vin, de l'hydromel,
Un filtre magique ou du moût ?
Le diable m'a dit hier soir :
Qu'il a fait de la balançoire
Sur les nattes de deux vieillards
Qu'il a nouées comme un mouchoir.
En-dit-long-Baroque est venu
Au mont Sinaï écouter
Un diable élégamment fourchu
Lui réciter son alphabet.
Un coq a été agressé
Par un immonde paltoquet
Qui chantait un air en trois notes
Sur le dos d'un fier sans-culotte.
Devant la belle République,
Beaucoup se sont précipités
Ils sont tombés, c'est bien logique
Car ils étaient bien trop pressés.
Notre diable ayant eu très faim,
Ça n'en fait pas un assassin,
A fait rôtir deux adversaires
Qu'il a grignoté au dessert.
Fanfantin, et c'est un délice,
A placé le bout de ses pieds
Au nez de ses admiratrices
Qui, c'est fou, les ont embrassés.
Le diable, avant de me quitter,
M'a parlé d'un bon père Abbé
Qui convertissait, exalté,
Des chaises en bois et en papier.
Nicolas AUBERT
La planche de diableries est présente sur Gallica depuis un certain temps. Je ne savais pas quoi en faire...
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53006288x/f1.item.r=diableries