THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

LE  LIÈVRE  ET  LE  HÉRISSON

écrit par Nicolas AUBERT
 

d'après le conte des frères Grimm.
 

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ombre de l'auteur du site, libre de droits.

(Pour les silhouettes, on pourra utilement chercher dans un moteur de recherche ou dans une revue animale.)


Dover Publications inc.

Le décor pourra être suggéré par une silhouette d'arbre d'un côté de l'écran et par celle d'un champignon de l'autre.


Dover Publications inc.


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NARRATEUR. - Il faisait beau, ce dimanche matin d'octobre et Monsieur Hérisson décida d'aller faire un tour du côté d'un champ de navets qui lui servait de garde-manger. En chemin, il croisa le Lièvre, son voisin, qui allait  quant à lui, jeter un coup d'oeil sur un joli champ de carottes.

HÉRISSON. - Bonjour, voisin.

NARRATEUR. - Le lièvre était très fier. Il avait dû gagner quelque championnat à la course à pied car il ne répondit même pas au bonjour de Monsieur Hérisson. Il lui demanda :

LIÈVRE. -
 Mais où donc vas-tu, mangeur de limaces ?



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HÉRISSON. - Je vais faire un petit tour.

LIÈVRE. - Te promener, tiens donc... Tu sais donc marcher ?

NARRATEUR. - Cette remarque blessa le hérisson. Il était d'un naturel très calme, sauf quand on lui parlait de ses pattes car elles étaient complètement tordues. Il répondit au lièvre :

HÉRISSON. - Oui, Monsieur, je sais marcher : à quatre pattes, à cloche-pied, à pieds joints. Je sais même courir... et plus vite que toi, ça va sans dire.

LIÈVRE. - Quoi ? tu crois que tu peux me battre à la course avec tes jambes toutes tordues ? C'est d'accord, je tiens le pari. Nous allons courir tout de suite. Le gagnant aura une pièce d'or.

HÉRISSON. - D'accord pour la pièce d'or mais pour ce qui est de courir, tu vas attendre un peu.  Je vais d'abord rentrer à la maison pour grignoter quelque chose. Je ne vaux rien quand j'ai le ventre vide. Reviens ici dans une heure et je serai là pour cette fameuse course. Nous courrons dans le champ qui vient d'être labouré.

LIÈVRE. - Je serai là dans une heure et gare à toi si tu n'es pas là. (Il sort).



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NARRATEUR. - Le lièvre partit pour ses affaires et notre hérisson rentra chez lui. Arrivé devant sa maison, il appela sa femme.

HÉRISSON. - Doudouce, ma Doudouce, tu dois m'accompagner dans le champ qui vient d'être labouré.


 
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HÉRISSONNE (Elle entre en scène).  Mais pourquoi ? J'ai encore du lavage, du ménage, du repassage...

HÉRISSON. - On n'a pas le temps. Je viens de parier une pièce d'or avec le lièvre que je courrai plus vite que lui. J'ai besoin de toi.

RISSONNE. - Mais, mon chéri, tu as complètement perdu la tête ! Comment peux-tu imaginer battre le lièvre à la course à pied ?

HÉRISSON. - Tais-toi et viens avec moi. J'ai une idée et j'ai besoin de ton aide. Fais-moi confiance.

RISSONNE. - C'est d'accord, je te suis.

(Ils se déplacent d'un bord à l'autre de l'écran.)
 


NARRATEUR. - Arrivé au beau milieu du champ, Monsieur Hérisson indiqua à sa femme une place où elle devrait se cacher et lui expliqua :


HÉRISSON. - Ma Doudouce, le lièvre court beaucoup plus vite que moi mais il est moins malin et, surtout, il n'y voit pas très bien. Alors, quand tu le verras arriver, tu sortiras de ta cachette et tu lui crieras "Je suis arrivée avant toi". Il croira que c'est moi. C'est d'accord ? Tu as bien tout compris ?

RISSONNE. - Bien sûr, mon chéri. Au moment où je vois le lièvre arriver, je bondis de ma cachette et je lui crie : "Me voilà !".


HÉRISSON. - C'est parfait. Cache-toi tout de suite, je vais chercher Monsieur Grandes Oreilles.
 

(La hérissonne sort de l'écran, Monsieur Hérisson va de l'autre côté de l'écran et le lièvre arrive.)
 

NARRATEUR. - Le hérisson alla jusqu'au bout du champ où Monsieur Lièvre l'attendait déjà.

LIÈVRE. -  Ca y est ? Tu peux enfin courir ?


HÉRISSON. - C'est quand tu voudras, voisin.

NARRATEUR. - Le hérisson et le lièvre se placèrent sur la ligne du départ. Sans attendre, le lièvre dit :

LIÈVRE. - Trois, deux, un... partez !


NARRATEUR. - Et il partit comme une flèche. Notre hérisson fit quelques pas puis retourna se cacher sans faire de bruit.

     (La course est simulée par un déplacement du lièvre le long de l'écran. Il pourra le parcourir deux ou trois fois).

    Quand Monsieur Lièvre arriva au bout du champ, Madame Hérisson sortit de sa cachette et lui dit :
 

HÉRISSONNE. - Je suis arrivée avant toi :

NARRATEUR. - Le lièvre était surpris car il était persuadé d'avoir Monsieur Hérisson lui-même en face de lui. Il faut dire que Madame Hérisson ressemblait terriblement à son mari.

LIÈVRE. - Ce n'est pas possible. Je veux une revanche.  Faisons une autre course.

NARRATEUR. - Et il repartit comme un éclair, le vent soufflant à ses oreilles. Madame Hérisson ne bougea pas de place. Au bout du champ, Monsieur Hérisson attendait notre lièvre. Il lui cria :

HÉRISSON. - Ohé, lièvre, tu n'es pas en forme, je t'ai encore battu...

LIÈVRE; - Ce n'est pas possible. Recommençons encore une fois.

HÉRISSON. - C'est de la triche, tu ne crois pas ? Enfin, si ça peut te faire plaisir, continuons à courir. Ca me dégourdit les épines.

NARRATEUR. - Notre lièvre repartit en courant... pour tomber sur Madame Hérisson à l'autre bout du champ. Elle lui cria :

HÉRISSONNE. - Je suis arrivée avant toi.

(Le lièvre sort).
 

NARRATEUR. - Alors, notre pauvre lièvre abandonna la partie, mais sans jamais dire à personne qu'il avait perdu la course contre  Monsieur Hérisson.

HÉRISSON, entrant près de sa femme. - Viens, ma Doudouce, rentrons à la maison.

(Ils sortent).


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NARRATEUR. - Et c'est comme ça que, depuis ce jour là, Monsieur Lièvre ne fit plus la course avec aucun hérisson. Je me suis laissé dire qu'il avait recommencé avec une tortue mais ça, c'est une autre histoire.


 
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FIN

 
 



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