BÉBÉ SOURIS N'A PAS SOMMEIL
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NARRATEUR. - Dans son lit douillet, au fond du terrier, Bébé Souris ne voulait pas dormir. Sa maman ne savait plus quoi faire ni à quel saint se vouer.
MAMAN SOURIS. - Endors-toi, Bébé Souris, il est l'heure de dormir. Si tu t'endors sans faire d'histoires, je te donnerai une croûte de pain et un morceau de bougie à grignoter.
BÉBÉ SOURIS. - Merci, Maman, mais je n'ai pas faim. Amène-moi une nounou qui me chantera une chanson jolie. Ainsi, je pourrai m'endormir.
NARRATEUR. - Maman Souris est donc sortie pour trouver une Nounou qui pourra chanter une chanson jolie pour endormir Bébé Souris. Elle a rencontré Tante l'Oie, l'infirmière.
MAMAN SOURIS. - Tante l'Oie, je t'en prie, peux-tu venir chanter une berceuse à mon Bébé Souris ? Il ne parvient pas à s'endormir.
L'OIE, entrant. - Coin, coin. Mais bien sûr, coin coin, Maman Souris. (Au bébé, sur l'air de « Fais dodo »).
Fais dodo, Souris, mon p'tit frère
Fais dodo, t'auras du lolo.
Vois tomber la pluie,
Là dans le jardin.
Quand ça s'ra fini,
T'auras du crottin, coin coin.
BÉBÉ SOURIS, debout dans son lit. - Pitié, pitié, Tante l'Oie. Ta voix est trop forte. Je ne pourrai jamais m'endormir si tu cries comme ça !
L'OIE, à Maman Souris. - Maman Souris, puisque ma voix ne convient pas, je vais vous envoyer Madame Grenouille, vous savez, celle qui me permet de prévoir le temps qu'il fera demain... (L'Oie sort et la Grenouille entre).
GRENOUILLE. - Bonjour, Maman Souris. C'est ici qu'on a besoin de moi ?
MAMAN SOURIS. - Oui, ma bonne amie. Il faut bercer Bébé Souris et lui chanter une berceuse pour qu'il puisse s'endormir.
GRENOUILLE. - Coâ, coâ. Bercer un bébé ? Je ne sais faire que ça ! Écoutez-moi ! (Sur l'air de « Frère Jacques »).
Bébé Souris, Bébé Souris,
Endors-toi, endors-toi.
Tu auras dans la bouche
Des papillons, des mouches ;
Endors-toi, endors-toi. Coâ, coâ.
BÉBÉ SOURIS, debout dans son lit. - Pitié, pitié, Madame Grenouille. Tu chantes comme une casserole. Je ne pourrai jamais m'endormir si tu chantes comme ça !
GRENOUILLE. - Il est vrai que je ne suis pas une véritable chanteuse... Mais de là à me dire que je chante comme une casserole... Adieu donc, trouvez-donc une meilleure chanteuse que moi ! (La Grenouille sort).
MAMAN SOURIS. - Qu'allons-nous devenir ? Qu'allons-nous devenir ? Comment ? Il me semble entendre un bruit de sabot léger. Ça ne peut être que Maman Cheval qui passe par ici. (Appelant) Maman Cheval, Maman Cheval !
MAMAN CHEVAL, passant sa tête à l'intérieur. - Qu'y a-t-il, ma bonne amie ?
MAMAN SOURIS. - Bonjour, Maman Cheval. Il faut bercer Bébé Souris et lui chanter une berceuse pour qu'il puisse s'endormir.
MAMAN CHEVAL. - Ce n'est que cela ? Sachez, très chère que j'ai élevé plus d'une dizaine de poulains. Alors, autant vous dire que les bébés, ça me connaît. (Elle chante sur l'Air de : Bon voyage, Monsieur Dumollet).
Fais dodo, mon Bébé Souris,
Tu auras de l'eau, du foin et de l'avoine.
Fais dodo, mon Bébé Souris,
Tu auras de l'eau et des feuilles de riz.
BÉBÉ SOURIS, debout dans son lit. - Pitié, pitié, Maman Cheval. Vous chantez trop fort. C'est une horreur ! Vous me faites peur !
MAMAN CHEVAL. - Comment ? ma voix te fait peur ? Je vois bien qu'on ne veut pas de moi ici ! Très bien ! Je m'en vais ! (Elle sort).
TANTE COCHON, entrant. - Que se passe-t-il ici, Maman Souris. Je viens de voir Maman Cheval sortir de chez vous. Elle avait l'air fort en colère...
MAMAN SOURIS. - Tante Cochon, je vous en prie. Aidez-moi à bercer mon bébé. Il n'arrive pas à s'endormir. Vous qui êtes infirmière, vous savez sûrement comment faire.
TANTE COCHON. - Mais très chère Maman Souris, sachez que vous avez affaire à une véritable spécialiste. Songez que j'ai à m'occuper à chaque fois d'une portée d'au moins six bébés.
MAMAN SOURIS. - Vous avez toute ma confiance, Tante Cochon...
TANTE COCHON, chantant, sur l'Air de « Le Boudin ». -
Dors, Petite Souris, Petite Souris, Petite Souris,
Dors jusqu'à demain, jusqu'à demain matin.
Tu auras des trognons, et la peau des oignons
Et un plat de champignons.
BÉBÉ SOURIS, debout dans son lit. - Quelle horreur, Tatie Cochon. J'ai horreur des trognons, des oignons et des champignons. En plus, vous chantez comme un ours en colère. Je suis terrifié.
TANTE COCHON. - Comment ? Je terrifie les enfants ? Je n'en supporterai pas davantage. (Elle sort).
MAMAN SOURIS. - Quelle histoire ! Non mais, quelle histoire ! Qui pourra donc m'aider ? Regardons dehors. Miracle ! J'aperçois Maman Poule ! (Appelant) Maman Poule ! Maman Poule ! Venez ici bien vite, on a besoin de vous !
MAMAN POULE, entrant. - Que se passe-t-il ici, Maman Souris ? En quoi puis-je vous aider ?
MAMAN SOURIS. - Maman Poule, je vous en prie. Aidez-moi à bercer mon bébé. Il n'arrive pas à s'endormir.
MAMAN POULE. - Ce n'est que ça ? Je vais couver votre bébé. Comme ça, il aura bien chaud et il s'endormira avant d'avoir compris pourquoi. (Elle se place sur bébé souris et chante sur l'Air de « Une poule sur un mur »).
Endors-toi Bébé Souris
Tu auras un sac de riz.
Picoti, picota,
Bébé Souris, endors-toi.
BÉBÉ SOURIS, debout dans son lit. - Quelle horreur, Maman Poule. J'ai trop chaud sous vos plumes. En plus, vous chantez comme une porte qui grince. Je suis incapable de m'endormir.
MAMAN POULE. - Tu 'as surtout l'air d'être un petit gâté, Bébé Souris.
MAMAN SOURIS. - Que faire, Maman Poule ? Aucune voix de ses nourrices ne lui convient ?
MAMAN POULE. - Aucune voix ne lui convient, vous dites. C'est simple, appelez Monsieur Brochet. Il est muet comme une carpe.
MAMAN SOURIS. - Je vous remercie du conseil, Maman Poule.
MAMAN POULE, sortant. - Il n'y a pas de quoi, très chère. Je vous envoie Monsieur Brochet.
MONSIEUR BROCHET, entrant, se place près de Bébé Souris. Il fredonne sur l'air de « Promenons-nous dans les bois ». - Mmmmmmmm...
BÉBÉ SOURIS, debout dans son lit. - Monsieur Brochet, chantez plus fort, je n'entends rien. Comment voulez-vous m'endormir dans ces conditions ?
(Monsieur Brochet quitte l'écran).
MAMAN SOURIS. - Qui va pouvoir m'aider ? Qui va pouvoir m'aider ?
TANTE CHAT, entrant, d'une voix douce. - Mais moi, Maman Souris, je ne demande qu'à vous rendre service. (S'approchant du lit, d'une voix douce, sur l'air de « Maman les p'tits bateaux »).
Dors, mon Bébé Souris,
Et va-t-en jouer dans tes rêves.
Dors mon Bébé Souris,
Bien au chaud, au fond de ton lit.
BÉBÉ SOURIS, dans un demi-sommeil. - Maman Chat, votre voix est si douce, je m'endors déjà.
TANTE CHAT, à Maman Souris. - Regardez-le, chère amie, il dort déjà. Je vais le veiller encore un peu. N'avez-vous pas quelques courses à faire ?
MAMAN SOURIS. - Oui, je dois aller chercher une provision de fromage. Je vais faire vite. Je vous confie Bébé Souris. (Elle sort).
(La lumière s'éteint et se rallume. Maman Chat et Bébé Souris ne sont plus là).
NARRATEUR. - Quand Maman Souris est revenue, il n'y avait plus personne. Maman Chat et Bébé Souris n'étaient plus là. Allez donc savoir pourquoi...
FIN
Cette saynète a été inspirée par une planche d'ombres que je rencontrai régulièrement sur le web russe. Après quelques recherches, je suis tombé sur Le conte de la souris stupide. Je m'en suis inspiré pour écrire le texte de l'histoire, les dialogues et les chansons. C'est une version différente de La Souris Qui Cherchait Un Mari.
On ajoutera des cris d'animaux pour étoffer l'histoire : http://www.universal-soundbank.com/bruitages-animaux.htm
Le texte d'origine est consultable sur : https://solnet.ee/skazki/295a
L'histoire est visible en VO et en vidéo sur : https://www.youtube.com/watch?v=4_d4bl_Utvc
avec une fin légèrement différente...