THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

L'EMBARRAS DU MÉNAGE.

1790.

Séraphin

fessée en theatre d`ombres, ombres chinoises, marionnettes, silhouettes, free


tiré de :

Le Séraphin de l'enfance :
recueil de pièces d'ombres chinoises,
dédiées à la jeunesse
...


Texte et ombres libres de droits
 

     Le théâtre représente une chambre rustique ; à droite du spectateur, une cheminée de cuisine ; la marmite est devant le feu.

 

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PERSONNAGES :

LE PETIT FRANÇOIS. MADAME FRANÇOIS. LE CHAT.


 

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SCÈNE PREMIÈRE.


 

LA MÈRE FRANÇOIS, seule. - François, François, où est-il donc ce petit mauvais sujet, on n' peut l'avoir un quart d'heure à la maison, toujours à courir, à sauter ; encore s'il aimait l'étude !! Mais rien, il n'apprend pas seulement sa grand-mère; il sait, de plus, que j'ai besoin de lui, mais cela lui est égal ; pourvu qu'il joue aux chiques, qu'il fasse des niches aux]voisins, il est heureux !! Je ne sais pas, mais je me trompe bien s'il ne devient pas un jour un fort mauvais sujet (elle appelle), François ! François !


 

SCÈNE II.


 

LA MÈRE FRANÇOIS, LE PETIT FRANÇOIS.

 

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FRANÇOIS. - Me v'la, me v'la, ma petite maman, est-ce que tu m'as appelé ?

LA MÈRE FRANÇOIS. - Sans doute, petit coureur, d'où venez-vous ?

FRANÇOIS. Je n'étais pas sorti, maman, j'étais seulement dehors.

LA MÈRE FRANÇOIS. - C'est ce qui est absolument la même chose, vous savez bien que lorsque je sors, j'aime de vous savoir à la maison pour la garder.

FRANÇOIS. - Je resterai toujours, lorsque vous me le direz, ma bonne maman, ne me grondez plus et vous verrez que je serai sage comme une image.

LA MÈRE FRANÇOIS. À la bonne heure, maintenant tu vas tâcher d'être obéissant, tu me le promets ; je suis obligée de m'absenter un instant pour aller au marché, et si je suis contente de toi, je te rapporterai quelque chose de beau.

FRANÇOIS. - Tu peux être sûr, ma bonne maman, que je serai bien gentil ; achète-moi un beau petit sabre, un petit tambour, une petite giberne ; j'ai vu le marchand passer tout à l'heure, il voulait ces jolies choses dans sa boutique de vingt centimes ; achète-moi aussi une brouette, une zigne, une zougne et une grenouille qui saute ; si cela ne te fatigue pas trop, apporte-moi tout, tout.

LA MÈRE FRANÇOIS. - C'est bon, c'est bon, croyez-vous que nous avons une poule qui nous donne de l'argent.

FRANÇOIS. - Je ne demande pas que cela, je voudrais quelque chose à manger : tiens, un Adel-Kader en sucre ou un Saint-Nicolas.

LA MÈRE FRANÇOIS. - C'est bon, tâchez seulement d'avoir soin de la maison et surtout du dîner qui cuit devant le feu ; nous devons avoir du monde à déjeuner demain, et j'ai mis un bon jambon dans le pot.

FRANÇOIS. - Oui, maman, mais je ne me souviens déjà plus de quel pot tu veux parler ; est-ce du pot de confiture qui est au haut de l'armoire ou du pot qui est sous le lit ?

LA MÈRE FRANÇOIS. - Non, petit malicieux, c'est de la marmite dont je veux te parler; tache qu'elle cuise bien, entretient le feu dessous, et surtout aie bien soin que Minet ne vienne pas, car il est très voleur,

FRANÇOIS. - Oui, oui, ma petite maman, sois tranquille ; j'aurai soin de tout ; je ferai du feu, je ferai bouillir Minet, et je chasserai la marmite.

LA MÈRE FRANÇOIS. - Étourdi, allons soyez sage et ne jouez pas avec le feu. (Elle sort.)

 

SCÈNE III.

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FRANÇOIS. - À revoir, maman ; me voilà seul maintenant, que vais-je faire ? une tartine de beurre.... Oh ! non, je me suis laissé tomber l'autre jour en grimpant dans l'armoire et cela m'a fait bien mal. Je vais boire du lait.... oh ! non, maman met quelque chose de bien amer dedans et cela m'a donné l'autre jour des coliques bien fortes. Je vais aller seulement un peu devant la porte et je remonterai de suite pour voir si le pot cuit bien (il va pour sortir, le chat entre en miaulant.) Ah ! voilà Minet, je ne pensais pas à la recommandation que ma faite ma maman, mais je vais la lui faire et ce sera la même chose (il parle à Minet) : « monsieur Minet, vous êtes une bonne petite bête, vous ne serez plus voleur, je pense ; je vais sortir, tu ne prendras pas ce qui est dans le pot. »

LE CHAT. - Miaou !

FRANÇOIS. - Voyez-vous, il dit non (il lui nasse la main sur le dos) ; oui, oui, tu es un bon petit chat et si les autres ébats voulaient venir, tu les mettrais à la porte.

(Le chat se frotte et s'en va.)


 

SCÈNE IV.


 

FRANÇOIS, seul. - Maintenant, voyons si le pot cuit (il s'approche) ; oui, il cuit vigoureusement, le v'là qui fait glou, glou, glou ; je n'ai plus rien à faire ici, le Minet est sorti, le feu brûle bien, allons nous amuser.

(Il sort en sautant.)


 

SCÈNE V.


 

LE CHAT, seul.


 

(Pour cette scène, on prend le chat mécanisé et on a le loin de replier le jambon derrière le cou, de manière qu'il soit invisible. Le chat entre en miaulant et il va droit à la cheminée , il se dresse devant la marmite dont il fait sauter le couvercle, on lui applique la tête près de la marmite et l'on fait descendre le jambon qui, plié, doit lui pendre à la gueule ; il se retourne brusquement en soufflant et s'en va emportant sa proie.)


 

SCÈNE VI.


 

LA MÈRE FRANÇOIS, rentrant le panier au bras. - Ouf ! je suis exténuée de fatigue, tout est d'un prix fou au marché ; on dirait qu'il n'a poussé cette année que des carottes, tant le monde vous en tire pour gagner davantage. Je rapporte pourtant quelque chose pour ce pauvre petit François qui serait un bon enfant s'il n'était pas si coureur, mais il m'a promis d'être sage et de garder la maison, c'est pour cela que je lui rapporte un polichinel soigné ; mais je ne le vois pas (elle appelle) François, François (elle va près de la porte), François, François. Personne ne répond, l'oiseau est déniché ; ah ! le petit drôle, laisser la maison seule, je suis sure que le pot n'a pas encore cuit (allant à la cheminée) : ah ! mon Dieu, plus d' jambon, et mon mari qui se réjouissait d'en manger: ah ! je suis une femme perdue ; qu'il revienne, le petit coquin, il est sûr d'être fouetté d'importance.

(On entend chanter François en dehors de la porte.)

FRANÇOIS. - Je m' suis bien amusé, tout d' même ! Je m' suis bien amusé.

LA MÈRE FRANÇOIS. - Je l'entends, cachons-nous et préparons-lui une bonne correction.

(Elle sort par la gauche.)

 

SCÈNE VII.


 

FRANÇOIS, entrant et chantant. -
Je m' suis bien amusé, tout d' même ;
Je m' suis bien amusé.

(Parlant.) Nom d'une pipe, je m' suis bien diverti, en ai-je gagné des chiques, j'en ai gagné douze et j'en ai perdu quinze, c'est égal je me suis amusé, tout d' même ; maman n'en saura rien et elle m'aura rapporté toutes sortes de belles choses ; mais elle est bien longtemps. Voyons, s'il y a quelque chose à croquer au buffet (il va du côté où s'est caché la mère.)

(La mère paraît.)

LA MÈRE FRANÇOIS. - Ah ! te voilà, petit drôle, attend, je vais te corriger !

(Elle l'entraîne derrière la coulisse.
Pour cette scène, on prend la mère qui lient le petit sous son bras ; elle entre en scène en fouettant son fils qui crie.)

 

FRANÇOIS. - Maman, je n'y ferai plus ; oh ! mon Dieu, que j'ai mal ; maman, je n'y ferai plus.

fin en theâtre d`ombres chinoises silhouettes


     Une autre version de cette histoire est présentée sur le site. Il s'agit de Le Chat Voleur par M.T.T. :
http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/le-chat-voleur.php


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