THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

L'ARRIVÉE  DU  SOLEIL  AU  PAYS  DE  MALON

de Christine Mühlbauer

indications scéniques de Nicolas AUBERT

Toute représentation de cette pièce devra faire l'objet d'une déclaration à la
Société des Auteurs Dramatiques
.

sapin en ombre chinoise théâtre d`ombres silhouette marionnette
Dover publications inc.


     (écran noir, la lumière montant progressivement. Le décor sera composé de deux moitiés de sapinde chaque côté de l'écran).
 
NARRATEUR. - Malon -c'est le nom du pays dont je vais vous conter l'histoire- est dissimulé derrière de très hautes montagnes. Le soleil ne pointait jamais au-dessus du sommet de ces montagnes, si bien que ce pays était toujours plongé dans la nuit noire. C'est la raison pour laquelle les Maloniens -ainsi s'appelaient les habitants de ce pays- ne se séparaient jamais de leur lanterne.

ombre d'origine donnée avec le texte

     (Défilé de Maloniens avec leurs lanternes. Ils se suivent et celui de devant se retourne. Le ou les autres se retournent en chaîne. Le premier fait demi-tour et tous sortent, chacun de son côté. Deux personnages arrivent chacun de son côté, se bousculent au milieu de l'écran, font demi-tour et sortent... On pourra improviser d'autres situations du même genre).
ombre d'origine donnée avec le texte

     Les Maloniens étaient des gens très singuliers. Chacun d'eux vivait absolument seul dans une maison (Les deux maisons entourées de murs montent lentement du sol de chaque côté de l'écran, de façon à ce que les murs apparaissent quand on les cite). Et chaque maison était entourée d'un haut mur.
 

ombre d'origine donnée avec le texte
 
     Tous les Maloniens se détestaient ; nul ne se liait d'amitié avec ses concitoyens. Ils se méfiaient de tout le monde et se jalousaient (Défilé de Maloniens ; dès qu'ils voient un autre Malonien, ils font demi-tour. L'écran se vide).
 


ombre d'origine donnée avec le texte
 
     Un jour, un promeneur arriva à Malon, dans le pays derrière les hautes montagnes (Il entre, l'écran est vide en dehors des deux maisons). (Il entre, l'écrasn est vide en dehors des deux maisons).
 
PROMENEUR, seul. - Où est le soleil ? (trois Maloniens entrent sur l'écran et  s'approchent de lui).
 


ombre d'origine donnée avec le texte

UN  MALONIEN, s'approchant. - Qu'est-ce que c'est le soleil ?
 
LES  AUTRES, approchant à leur tour. - Jamais nous n'avons entendu ce mot !
 
NARRATEUR. - Seul un très vieux Malonien se rappelait en avoir entendu parler et dit :
 
VIEUX  MALONIEN. - Oui, oui, c'est une grosse lanterne, la grande lampe du ciel qui plane dans les airs. Parle-nous de cette lampe du ciel !

ombre d'origine donnée avec le texte

 
NARRATEUR. - Le promeneur commença alors à raconter :
 
PROMENEUR
 
       (Pour cette tirade, il sera judicieux de jouer ce que dit le promeneur sur un écran annexe. On verra le soleil se lever, des oiseaux, un coq, des fleurs, de l'herbe et des enfants. Le jeu n'a pas besoin d'être très précis. Les fleurs pourront être nombreuses et colorées).  Le soleil est comme un disque jaune, brillant. Chaque matin, il s'élève, lumineux, dans le ciel. Ses chauds rayons éveillent les oiseaux dans leurs nids. Dès que la clarté apparaît, le coq chante pour le saluer. Sous les rayons du soleil s'ouvrent les bourgeons et les fleurs des buissons et des arbres, et les fleurs répandent leur doux parfum. Le soleil fait pousser l'herbe verte. Les fleurs ouvrent leur calice, les crocus bleus, les tulipes rouges. Elles se nourrissent de sa merveilleuse lumière.
     Les petits garçons et les petites filles se frottent les yeux dans le soleil du matin. Ils sentent sa chaleur sur leur peau. La lumière du soleil les rend tout bronzés et heureux.


ombre de Nicolas AUBERT, libre de droits
 
NARRATEUR. - Ainsi le promeneur raconta-t-il aux Maloniens de merveilleuses histoires sur le soleil. Et les Maloniens -imaginez-vous- sortirent tous de leurs aux hauts murs (les Maloniens arrivent et se placent aux côtés du promeneur).
     Il s'assirent autour de la table (faire sortir une table du sol, enfoncer les Maloniens de façon qu'ils n'apparaissent qu'à mi-cuisses sur l'écran) à laquelle se tenait le promeneur qui parlait si bien du soleil.

 
maison en théâtre d`ombres chinoises silhouettes
 
Pascale Huré

     Puis, ils bâtirent une grande maison où ils se rassemblèrent (intégrer le décor de la maison à la scène). Ils en arrivèrent bientôt à rester assis là jour et nuit à écouter attentivement ces histoires.
     Ils eurent alors une folle envie, un ardent désir de clarté, de chaleur, de soleil.
     Mais tout restait sombre.
   Un jour, le promeneur voulut s'en aller. Il était resté assez longtemps à Malon, il dit :

Dover publications inc.
 
PROMENEUR. - Il me faut retrouver le soleil. Je ne peux en être privé trop longtemps. Il faut que je m'en abreuve pour pouvoir le partager à d'autres.
 
 Dover publications inc.

NARRATEUR. -  Et le promeneur s'en alla.
     Son départ attrista profondément les Maloniens. 
     Qui leur parlerait maintenant du soleil ?
     Qu'allaient-ils faire à présent ?
     Devaient-ils à nouveau se retirer dans leurs maisons et disparaître seuls derrière leur haut mur ?
      Non, ils ne le voulaient pas. Pourquoi rester isolés ? Il est tellement plus agréable de vivre ensemble, de parler et manger l'un avec l'autre, de s'entraider.
     En outre, les nombreuses lanternes réunies donnaient plus de lumière qu'une seule.
     Chaque matin, tous appelaient le soleil :
 
 



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