THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

LE CHANT DE LA SOURIS

conte russe
d'après 
Karganova Ekaterina Georgievna

tous droits réservés


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https://urlz.fr/7To5
http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/index-fiche-62269.html

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PERSONNAGES :

NARRATEUR
DAME SOURIS
MADEMOISELLE ÉCUREUIL
FILLE LAPINOU
GARÇON LAPINOU
PÈRE CASTOR
MONSIEUR HÉRISSON
PIE

Décors : deux arbres – une souche amovible – une estrade.

    (Dame Souris entre d’un côté de l’écran, tandis que Mademoiselle Écureuil et les Frères Lapinous entrent de l’autre).

NARRATEUR. - Dame Souris, un beau matin, décida qu’elle allait devenir chanteuse. Oui, mais pas n’importe quelle chanteuse, une chanteuse d’opéra ! Oui, oui, j’ai bien dit une chanteuse d’opéra ! Elle n’avait que ça dans la tête.

DAME SOURIS, entrant avec sa guitare. - (Elle saute sur une souche). Bonjour, mesdames, messieurs, mes damoiseaux et mes demoiselles. Pour vous, je vais interpréter « Le chant de la souris ». (La Souris chante sur l’air de Frère Jacques, faux, comme on pouvait s’en douter).
     Qu’est-ce qu’il fait beau (bis)
     Aujourd’hui (bis)
     Je chante à tue-tête (bis)
     Pour mes amis (bis).

MADEMOISELLE ÉCUREUIL et FRÈRES LAPINOU, en applaudissant à tout rompre. - Bravo ! Bravo ! Bravo !

DAME SOURIS, modeste. - Mais non, mais non…

MADEMOISELLE ÉCUREUIL, à Dame Souris. - Dame Souris, avec une voix comme ça, tu devrais passer à la Té-lé-vi-sion (bien articuler chaque syllabe). Tu devrais passer des auditions. Comme ça, on pourrait te voir à l’émission : La Forêt a un Incroyable Talent, (à part) et comme ça, tu ne nous casserais plus les oreilles.

GARÇON LAPINOU. - Hourra ! Dame Souris, j’aimerais t’inviter à l’anniversaire d’un copain. (à part) Ça lui apprendra, à ce prétentieux de Renardeau !

FILLE LAPINOU. - Oui, Dame Souris, comme l'a dit mademoiselle Écureuil, tu devrais te présenter à l’émission La forêt a un Incroyable Talent. (à part) Et comme ça, on ne sera plus les seuls à te supporter.

NARRATEUR. - Dame Souris a donc quitté la scène, sous les applaudissement de ses soi-disant admirateurs…

SOURIS. - Je suis trop contente. Je vais écouter les bons conseils de mes amis. Seulement, je ne suis pas vraiment prête pour participer à une émission à la té-lé-vi-sion. Je dois m’entraîner. Voyons un peu. Essayons cette nouvelle chanson. (Elle remonte sur la souche et tient une partition). (Elle chante sur l’air de Bon Voyage monsieur Dumollet).
     C’est la chanson de la Souris,
     
Dans tous les coins, elle porte un message ;
     
C’est la chanson de la Souris,
     
On veut l’entendre et le jour et la nuit.

     
Mais attention s’il y a un orage…

PÈRE CASTOR, la coupant. - …Oh, Dame Souris, malheureuse artiste ! Tu ne t'en lasses pas ? Tu crois vraiment être une chanteuse ? Mais, ma belle, tout le monde se moque de toi derrière ton dos.

DAME SOURIS. - Père Castor, Père Castor, ne soyez pas envieux de mon talent, je vous en prie. Si vous voulez, je pourrai vous donner des leçons de chant.

PÈRE CASTOR, à part. - Décidément, Dame Souris est incorrigible. Faisons semblant de rentrer dans son jeu. (Haut) Je plaisantais, Dame Souris, je plaisantais. Mais comment ! Vous êtes vraiment une grande artiste ! Ici, tout le monde sait que votre ramage se rapporte à votre plumage, et que vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.

DAME SOURIS. - Arrêtez, Père Castor, arrêtez. Je ne me sens plus de joie. Pour vous montrer ma belle voix…

PÈRE CASTOR, la coupant. - Nous allons organiser un grand bal. Avec l’argent que nous récolterons, vous pourrez vous payer un billet de car pour vous rendre à Paris pour passer une audition pour la té-lé-vi-sion. (À la cantonade). Venez tous, venez tous ! Approchez ! Approchez ! Dame Souris organise un grand bal ! Approchez ! Approchez !

     
(Mademoiselle Écureuil, les Frères Lapinou et Monsieur Hérisson se joignent à monsieur Castor).

DAME SOURIS. - Eh bien, d’accord. Aujourd’hui, je vais vous interpréter…

PÈRE CASTOR, sautant sur la souche et prenant Dame Souris dans ses bras. - C’est un bal, dansons, très chère.

MADEMOISELLE ÉCUREUIL, FRÈRES LAPINOU et MONSIEUR HÉRISSON, en tapant dans leurs mains. - Bravo ! Bravo ! Bravo ! Bravo !

PÈRE CASTOR, se séparant de Dame Souris et sautant hors de la souche. - (Haut) Tout le monde peut rentrer chez lui ! Le bal est fini ! Et quant à toi, Dame Souris, apprends à danser, apprends à chanter et reviens nous voir quand tu seras prête !

DAME SOURIS. - Ah ! C’est comme ça ! (Elle sort et revient avec sa guitare). Puisque c’est ça, je vais chanter, que vous le vouliez ou non ! (Les membres du public et Père Castor quittent l’écran). C’est ça, partez, partez ! Bon, le bal est terminé… je n’ai plus qu’à aller faire un petit tour pour chercher l’inspiration.

     
(La souris avance et sort de l’écran. On retire la souche du décor. La Souris rentre sur l’écran d’un côté et croise Mademoiselle Écureuil qui arrive du côté opposé.

MADEMOISELLE ÉCUREUIL, un peu honteuse. - Sa… sa… salut, Dame Souris.

DAME SOURIS. - Qu’est-ce que tu fais à cette heure-ci, Demoiselle Écureuil ?

MADEMOISELLE ÉCUREUIL. - Je cherche des graines, des fruits… des provisions pour l’hiver, quoi !…

DAME SOURIS. - Très bien, très bien… Si tu trouves une graine de Vérité, fais-moi signe !

MADEMOISELLE ÉCUREUIL. - Oui… (Elle fait demi-tour et sort de l’écran).

DAME SOURIS, criant. - Et passe bien le bonjour à tous les traitres de ton espèce !

     (Les Frères Lapinou entrent à la place de Mademoiselle Écureuil).
 

DAME SOURIS. - Coucou, Frère et Sœur Lapinou ! Que cherchez-vous dans cette partie de la forêt ?

GARÇON LAPINOU. - Nous… nous cherchons des racines pour l’hiver…

FILLE LAPINOU. - Oui, des carottes, des navets, n’importe quoi !

DAME SOURIS. - Si vous cherchez la racine du Mensonge et de la Méchanceté, ne cherchez plus, vous l’avez déjà trouvée.

GARÇON LAPINOU. - Veuillez nous excuser…

DAME SOURIS, criant. - C'est ça, partez ! et dites bonjour à Demoiselle Écureuil de ma part, bande de traitres !

     (Les deux Lapinou font demi-tour et sortent de l’écran. Dame Souris les suit. L’écran s’éteint et se rallume. Le décor a changé d’un côté. On voit le haut de l’estrade qui dépasse du sol. Père Castor et Monsieur Hérisson sont affairés à y travailler).

DAME SOURIS. - Bonjour, Père Castor ; bonjour, monsieur Hérisson ! Comme c’est joli ce que vous fabriquez. On voit bien que vous êtes des maîtres forestiers.

PÈRE CASTOR, bougon. - B’jour !

     
(Une cloche sonne : « Ding, ding, ding ! Ding-ding-ding ! »

DAME SOURIS. - Qu'est-ce que c'est que ça ?

LA PIE, à la cantonade. - À table tout le monde. (La pie donne une cuillère de nourriture à Père Castor puis à Monsieur Hérisson). En entrée : champignons à la grecque ; en plat du jour : chou farci aux herbes tendres ; en dessert : fraises des bois au miel d’abeilles sauvages. (Dame Souris s’approche d’elle). Excusez-moi, Dame Souris, mais je ne peux pas vous donner à manger. Vous n’avez rien fait… Le repas est réservé aux vrais travailleurs...

DAME SOURIS. - Attendez un peu ! (Elle se tourne vers l’estrade et s’affaire dessus. Bruits d’outils. L’estrade monte du sol). Et voilà !

LA PIE, à Dame Souris. - Très chère, vous avez bien mérité votre repas ! Tenez ! (La Pie nourrit Dame Souris).

PÈRE CASTOR. - Dame Souris, vous avez bien travaillé. C’est autre chose que de chanter des chansons, non ?

DAME SOURIS. - Peut-être, Père Castor, peut-être… Si c’est si facile que ça, les chansons, allez-y, chantez-moi une ritournelle !

PÈRE CASTOR. - Co… co… comment ?

DAME SOURIS. - Oui, chantez n’importe quoi ? Au Clair de la Lune, par exemple…

PÈRE CASTOR. - (parlé et rythmé)
     
Au clair de de de de de de 
     
La lu lu lu lu lu lu lu lu
     
Au clair de la lu lu lu lu lu lu… (On n'hésitera pas à bisser les paroles).

DAME SOURIS. - Comment ça, Père Castor, mais vous rappez ! Vous avez un swing d’enfer… et je ne parle pas de votre groove !

PÈRE CASTOR. - Vous… vous croyez ?

DAME SOURIS. - Mais oui, je suis sûre. Je prends ma guitare et nous filons à Paris.

PÈRE CASTOR. - À Paris, pour quoi faire ?

DAME SOURIS. - Mais, grand bêta ! Pour te faire passer des auditions !

     (Ils sortent).

NARRATEUR. - C’est ainsi que Père Castor est monté à Paris où il a fait carrière. On m’a dit qu’il écrivait des livres pour enfants. Quant à Dame Souris, elle est devenue agent artistique. Et tout est bien qui finit bien, non ?
 

RIDEAU


    Cette histoire a été inspirée par la planche d’ombres trouvée sur le Net russe et donnée en début de page. Au bout de quelques années de recherches, le texte de l’histoire a été déniché :

https://www.miloliza.com/153-skazki-raznyj-vozrast/6581-pesenka-myshonka
Auteur : Karganova Ekaterina Georgievna


     L'histoire a été modifiée ici. À la base, la souris était paresseuse, donc elle chantait. Enfin, elle se mettait au travail en aidant le castor et le hérisson à construire une maison. Or, chanter à un niveau professionnel, il ne faut pas rêver, est un vrai travail, tout le monde n’en est pas capable. Il ne s’agit pas simplement de pousser la chansonnette... En résumé, chanter, c'est du travail.

     En 
plus, les rapports entre la souris et les autres personnages restaient assez conflictuels, un peu trop ?

     Enfin,
 la traduction du texte en russe a été faite par une machine en ligne, tout n’est pas trop compréhensible. On pourra s’y reporter à l'adresse ci-dessus.


 
 
 



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