THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

LE DÉLUGE


1913

Ombres et décors de BAROZZIO

Musique de André COLOMB

ache de noé, bateau en ombres chinoises, silhouettes marionnettes, théâtre d`ombres, bible

INTRODUCTION

L'humanité, chaque jour plus démente,
Subit l'empire du démon.
L'homme n'est plus que le limon
Déserté par l'âme vivante.
 
À LA VEILLE DU DÉLUGE

(VUE N° 1)
Tout est violence et tout perversité.
L'esprit de Dieu fuit la chair corrompue.

En vain le Ciel tonna sur la cité,
L'orgueil humain brave, insensé, la nue.
 

DIEU SE REPENT D'AVOIR CRÉÉ L'HOMME

(VUE N° 2)
Dieu, contristé, maudit la terre
Et dans l’éclat de son courroux,
Il dit : « Je replongerai tout
Dans le néant comme naguère. »
 

LE PATRIARCHE NOÉ

(VUE N° 3)
Mais un juste, Noé, homme pur et pieux
Va trouver grâce devant Dieu.
 

LA PRIÈRE DU JUSTE

(VUE N° 4)
« Dieu de nos pères que ton œil paternel
S'abaisse sur la terre.
À cette heure, où sur nous va descendre la nuit,
Préserve-nous du mal qui dans l'ombre nous suit !

Dieu de Lamech, Dieu de nos Pères, pardonne à nos erreurs !
Fais nos œuvres prospères.
Mets la paix dans nos cœurs
Père Éternel, Père Éternel qui règnes dans le Ciel. »
 

LES NUITS PAISIBLES SOUS LA TENTE

(VUE N° 5)
Noé sous sa tente repose
Quand devant sa paupière close,
Le Seigneur Tout Puissant de la terre et des Cieux,

Dans sa gloire éternelle, apparaît à ses yeux !
 

DIEU ORDONNE LA CONSTRUCTION DE L'ARCHE

(VUE N° 5 bis)
« Noé ! j'ai vu la corruption humaine,
Ma justice a pesé mon amour et ma haine,
Les jours des hommes sont comptés !
Toi seul et tes enfants vous serez exceptés ;
Ton sein repeuplera les terres dénudées !
Suis mon commandement ! Dès l'aube de ce jour,
Fais une arche de bois bien close tout autour.
D'un bout à l'autre qu'elle ait trois-cents coudées.
Enduis-la de bitume et couvre-la d'un toit.
Construis à l'intérieur des réduits en grand nombre
Pour loger et nourrir et sauver avec toi
Des bêtes du vallon, de l'air et du bois sombre. »
 

NOÉ CONSTRUIT L'ARCHE

(VUE N° 6)
Inspiré par le Ciel, sur un mont chevelu,
Où des cèdres nombreux dressent leur cime altière,
Noé construit l'arche, comme Dieu l'a voulu ;
Et l'esprit du Seigneur lui prête sa Lumière !
 

LE DERNIER SACRIFICE SUR LA TERRE CONDAMNÉE

(VUE N° 7)
La volonté de Dieu en ce jour accompli,
Noé rend grâce au Ciel qui bénit son labeur.
Le Seigneur qui voit tout, qui lie et qui délie,
Dit à son serviteur : (VUE N° 8)
« Prends des animaux purs qui sont dans la nature,
Sept couples ; des impurs, un couple seulement.
Prends pour les sustenter assez de nourriture.
Ils obéiront tous à ton commandement
Et subiront ta loi.
Prends ta femme, tes fils, leurs femmes avec toi.
Ton œuvre terminée, l'heure sera venue :
Ma voix déchaînera l'onde amère et la nue ! »
 

DANS L'ARCHE

(VUE N° 9)
Des airs, des forêts, de la plaine,
Vers l'arche sainte sont venus
De tous les animaux connus
Les couples élus. L'arche est pleine. (VUE N° 10)
Noé, suivi de sa famille, entre à son tour
Et le Dieu Tout puissant, à la chute du jour,
Sur eux scelle la porte.
 

LE CHÂTIMENT EST PROCHE

(VUE N° 11)
Le vent du soir apporte la fumée des autels païens
Et les échos des transports immondes
Que la chair triomphant du monde
Arrache aux êtres qu'elle tient.
 

LE DÉLUGE

(VUE N° 11bis)
Soudain un long frémissement
Vient ébranler la terre.
Un silence mortel ! Puis l'éblouissement (VUE N° 12)
Des éclairs fulgurants dans l'éclat du tonnerre.
(VUE N° 12bis)
Du Seigneur courroucé c'est la juste colère (VUE N°13)
Qui déchaîne les eaux de la nue et des mers,
Les lançant à l'assaut de l'impiété humaine. (VUE N° 13bis)
C'est la fuite vers les hauts lieux de ces pervers
Que rien ne peut sauver de l'horrible géhenne.
 

TOUTE CHAIR FUT DÉTRUITE

(VUE N° 14)
Les derniers des humains retournent au néant ;
Et l'arche de Noé s'avance lentement,
Mollement balancée au sein de la tourmente,
Vibrante de prière et de grâce fervente.
 

ET L'ARCHE FLOTTAIT SUR LES EAUX

(VUE N° 14bis)
« Père que l'on sert à genoux,
Toi qui fis l'homme à ton image,
Père que l'on sert à genoux,
Toi qui fis l'homme à ton image
Et lui donnas la terre en héritage,
Garde nos fronts de ton courroux.
Et lui donnas la terre en héritage,
Garde nos fronts de ton courroux.
Père à la fois terrible et doux,
Père à la fois terrible et doux. »
Et l'arche de Noé s'avance lentement.
 

L'ARCHE S'ARRÊTE

(VUE N° 15)
Depuis de très longs jours, errante au gré du flot !
Sur le mont Ararat dont émerge le faîte,
Comme un îlot !
L'arche sainte s'arrête !
 

LE RETRAIT DES EAUX

(VUE N° 16)
Le retrait des eaux s'accentue,
Noé libère les corbeaux
Dont le vol hardi s'évertue
Vers les monts émergeant des eaux !
 

LES CORBEAUX TROUVENT LEUR PÂTURE

(VUE N° 17)
Charniers où gisent, masse impure,
Les maudits châtiés par Dieu
Les noirs corbeaux seuls en ces lieux
Font des cadavres leur pâture.
 

NOÉ ENVOIE LA COLOMBE

(VUE N° 18)
Le temps passa ! Noé prit la douce colombe
Et lui donna l'essor vers l'infini des cieux !
Mais l'oiseau blanc revint avant que le soir tombe :
La terre n'est que fange et cloaque en tous lieux !
 

LE RAMEAU D'OLIVIER VERDOYANT

(VUE N° 19)
Chaque matin, la messagère
Vola vers l'horizon lointain
Et chaque soir, vive et légère,
Vers l'arche sainte, elle revint ;
Jusqu'au jour où la nature
Ayant poussé son jet nouveau
Noé vit au bec de l'oiseau
Un tendre rameau de verdure !
 

LES ANIMAUX SORTENT DE L'ARCHE

(VUE N° 20)
Sous les regards du patriarche,
Les animaux sortent de l'arche.
 

NOÉ DRESSE L'AUTEL

(VUE N° 21)
Noé, élevant au ciel
Ses yeux pleins de reconnaissance,
Pour louer la toute puissance de l’Éternel,
Devant l'arche dresse un autel.
 

LE SACRIFICE D'ACTION DE GRÂCES

(VUE N° 22)
« Père que l'on sert à genoux,
Toi qui fit l'homme à ton image,
Père que l'on sert à genoux,
Toi qui fit l'homme à ton image
Et lui donnas la terre en héritage,
Garde nos fronts de ton courroux !
Et lui donnas la terre en héritage,
Garde nos fronts de ton courroux !
Père à la fois terrible et doux,
Père à la fois terrible et doux ! »
 

LE SEIGNEUR AGRÉE LE SACRIFICE

(VUE N° 23)
Le Seigneur apaisé dit, leur apparaissant :
« Noé, je te bénis ainsi que tes enfants ;
Soyez purs et féconds.
Gouvernez la nature ;
Vous serez redoutés des êtres malfaisants.
Je vous les donne tous pour votre nourriture. »
 

JE NE MAUDIRAI PLUS LA TERRE

(VUE N° 24)
« De de jour à jamais, tant que sera la terre,
Nul déluge nouveau ne vous menacera.
Je ne punirai plus, rien ne ravagera

Le monde révolté, quelque soit ma colère. »
 

LE SIGNE ÉTERNEL DE L'ALLIANCE

(VUE N° 25)
« Lorsque sur votre front l'orage éclatera,
Dans le ciel par le fait de ma toute Puissance,
Ce grand arc lumineux à vos yeux paraîtra
Et ce signe éternel de ma Sainte alliance,
Commémorant ce jour, vous dira ma Clémence. »

FIN
 


     Il s'agit d'une pièce d'ombres que j'ai trouvée sur Gallica :
(http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8775363.r=le%20d%C3%A9luge%20colomb)
    Les paroles sont chantées et la partition est mise en ligne.

     Comme on peut le constater, on ne parle pas d'ombres mais de "vues". On peut très bien imaginer projeter des images correspondant à chaque tableau.

     Pour les ombres, on se rendra sur la page http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/arche-de-noe.php
où se trouve ma version de l'histoire...

 

 
 



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