LES AMOURS D'UN SOLDAT
d'après Victor Effendi BERTRAND,
Les Silhouettes à la Main
Charles MENDEL éditeur, 1892
http://www.bibliotheque-numerique-cinema.fr/notice/?i=18266&m=3
(Des silhouettes des différents personnages de la saynète et des décors sont donnés en fin de page pour pouvoir jouer l'histoire avec des ombres en bois ou en carton).
Le livre de V.E. BERTRAND est téléchargeable légalement sur :
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Les personnages sont faits à la main, une forme de couvre-chef étant tenue entre l'index et le majeur. J'ai essayé : ça se mérite, il faut vraiment s'entraîner. C'est même assez douloureux pour des mains inexpérimentées. Aucune référence à une musique n'est faite dans le livre de V. F. BERTRAND. Il faudra bien en trouver une pour donner un rythme à l'histoire. Des bruitages (baisers mouillés, coups à la porte, bruits d'eau...) seront les bienvenus.
Une version un peu plus actuelle de cette histoire est donnée dans Ombres et Silhouettes de Paërl, Botermans et van Deft aux pages 155 et 156 sous le nom "Le festin interrompu". Cela n'apporte pas grand chose à la saynète. On peut même se demander si certaines situations sont jouables avec les mains.
L'oeuvre fait partie du domaine public et est donc libre de droits -notes de l'auteur du site.
LES AMOURS D'UN SOLDAT
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PANTOMINE EN TROIS SCÈNES
Les personnages jouant cette pantomime sont au nombre de quatre. La main droite représente les acteurs tournés vers la gauche, et la main gauche, ceux tournés vers la droite.
La position de chaque main est la même que celle détaillée pour la main droite du Sermon.
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On fait succéder les personnages en changeant les coiffures.
INSTALLATION DU DÉCOR
S'asseoir sur une chaise, le dos tourné à la lumière et un peu à gauche pour que la projection de la tête et de l'épaule droite de l'opérateur ait lieu sur le milieu de l'écran. Se placer assez près de la lampe pour que la Silhouette ainsi obtenue soit de très grandes dimensions.
La tête représente la maison, l'oreille figure la porte d'entrée et l'épaule simule le trottoir.
Au-dessus de l'oreille droite, vers le sommet de la tête, est l'emplacement de la fenêtre.
Les personnages jouent leurs scènes, soit à la fenêtre, soit sur le trottoir, suivant le besoin.
La position des bras et des mains est suffisamment indiquée par le dessin.
On installe, en outre, devant soi, un tabouret ou un petit banc, sur lequel on dispose, à la portée des mains et à l'avance, les accessoires nécessaires ci-après détaillés : un bonnet de femme, un képi de soldat, un chapeau gibus, un chapeau de gendarme, une bouteille. (Voir les dessins vers la fin de la page).
Tous ces objets doivent être découpés sur du papier très fort et d’après les dessins déjà cités.
La bouteille peut être découpée sur du fer-blanc, elle n'en sera que plus solide ; on soude sur une face un anneau de même métal, de forme ovale, pour que le bout du pouce puisse s'y introduire aisément et s'emparer ainsi de la bouteille.
PERSONNAGES
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La cuisinière – le soldat - le propriétaire – le gendarme
SCÉNARIO
SCÈNE I
Arrivée du Soldat qui frappe à la porte de la maison. Il attend un instant, et comme personne ne lui répond, il frappe à nouveau et plus fort.
La cuisinière paraît à la fenêtre.
Le soldat s'écarte pour saluer l'objet de son amour, qui répond à celui qu'elle aime en lui envoyant force baisers.
Une petite conversation mimée s'engage après ces sympathiques salutations ; le Soldat a l'air de demander quelque chose, il fait signe à sa dulcinée de se pencher un peu vers lui. De son côté, il s'approche et se soulève de même ; les deux amoureux se donnent une cordiale poignée de main. Soudain, le Soldat caresse avec sa main le menton de la Cuisinière qui lui rend la pareille. L'effusion sentimentale touche au paroxysme, le Soldat, ne se possédant plus, fait de nouveaux efforts pour se grandir ; la Cuisinière se penche davantage. La situation est très tendue et nos deux amoureux s'embrassent.
Ce n'est pas tout, le Tourlourou revient bientôt à la réalité ; il fait probablement très chaud en ce moment, ce qui lui donne une soif d'enfer. Il n'en est pas moins amoureux pour cela.
La Cuisinière connaît son faible ; elle se retire un instant de la fenêtre pour apparaître bientôt avec une bouteille du meilleur cru ; elle l'offre à son petit Soldat, qui s'en empare sans façon et la vide d'un seul trait. (Pour l'exécution de ce jeu de scène, l'anneau de la bouteille doit être passé dans le pouce gauche, de manière à pouvoir glisser de lui-même sur le pouce droit, où il est ensuite assujetti par un coup du pouce gauche sur le champ de la bouteille.)
Quand il a bu, le Soldat rejette la bouteille loin de lui et passe la main sur sa barbe, en signe de satisfaction. Finalement il devient plus audacieux et entre dans la maison ; la Cuisinière se retire de la fenêtre pour aller le recevoir.
SCÈNE II
Arrivée du Propriétaire (main droite) qui revient chez lui ; il marche gravement, comme doit le faire un homme respectable. Il frappe à la porte avec discrétion ; personne ne répond, cela l'étonne assez ; il frappe plus fort et à plusieurs reprises ; on ne veut pas l'entendre ; il tempête devant la porte. En ce moment, le Soldat, lassé d'un tel tapage, paraît à la fenêtre (main gauche). Il voit le bonhomme qui frappe à la porte et, le prenant pour un rival, il lui donne un formidable renfoncement sur le chapeau qui s'aplatit sous le choc. Le Propriétaire lève la tête et aperçoit un Soldat à la fenêtre de sa maison ; il veut forcer ce dernier à venir lui ouvrir la porte, l'autre ne l'écoute pas et le renvoie comme un mendiant importun. Le Propriétaire se laisse aller à tout l'emportement de sa juste colère. Puis, comprenant qu'on ne veut pas lui ouvrir, il va demander main-forte à la gendarmerie. Le Soldat le salue ironiquement de la fenêtre et, lorsqu'il l'a perdu de vue, il se retire dans la chambre.
SCÈNE III
La loi, sous les traits d'un Gendarme (main droite), vient frapper à la porte. Le Soldat (main gauche) apparaît à la fenêtre et se retire aussitôt, effrayé.
Le Gendarme essaie d'enfoncer la porte par de vigoureux coups d’épaule ; le Soldat sort en ce moment et reçoit en pleine figure un des coups destinés à la porte. Le Gendarme invective le délinquant en gesticulant avec exagération, comme quelqu'un qui se sent très fort.
Le Troupier veut répondre, mais il reçoit une énorme gifle qui le fait taire subitement. Il se gratte, puis, il s'élance sur le Gendarme pour essayer de se venger. Celui-ci le reçoit de pied ferme.
Pugilat en règle, d'où le Gendarme sort victorieux et emmène son prisonnier.
FIN
ACCESSOIRES
bonnet de la Cuisinière
képi du Soldat
chapeau du Propriétaire
chapeau de Gendarme
Pour jouer l'histoire, on pourra prendre les silhouettes, prises sur des planches d'ombres du domaine public. Les décors de la fin de page sont de Nicolas AUBERT, libre de droits.
La preuve est faite qu'il n'est pas nécessaire de savoir dessiner pour réaliser une saynète en ombres chinoises.
cuisinière
soldat
En articulant le bras, et en lui ajoutant une bouteille,
on pourra faire boire le soldat.
propriétaire
gendarme
FIN