HISTOIRE DE TAPIN LE LIÈVRE QUI JAMAIS N'EUT PEUR
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6565432z.r=Magguenousse.langFR
Dessins de Robert Tinant,
Texte de Magguenousse
1883 - domaine public
COMMENT TAPIN DEVINT SALTIMBANQUE
Rencontré par quatre bohèmes
Blêmes,
Tapin, à celui qui le prit,
Rit.
« Arme au bras ! droite la baguette ! »
Guette,
Et suis bien l'œil de ton patron,
Prompt !
II
COMMENT TAPIN RENONÇA AUX BEAUX-ARTS
Un lièvre battre de la caisse !
Qu'est-ce ?
Tapin n'a pas volé son nom,
Non !
Au feu ! le feu prend ! la baraque
Craque.
Pars ! nul ne vient à ton secours,
Cours !
III
TAPIN ET LE MARAÎCHER
À la culture maraîchère,
Chère,
Tapin, gratis, en aigrefin
Fin,
Goûte et s'enfuit, et, même en route,
Broute,
Fuyant le sabot du balourd,
Lourd.
IV
UN CONTRE QUATRE
Trois chasseurs, pour leurs délectables
Tables,
Voudraient avoir d'un bon levraut
Rôt.
Mais Tapin, qui toujours fut brave,
Brave
Tout, et marche au chien maladroit
Droit.
V.
TAPIN PASSE POUR SORCIER
Ils sont quatre en cette rencontre
Contre
Un lièvre, et tirent l'animal
Mal.
La peur les prend et les égare :
« Gare !
Fuyons ce lièvre résistant
Tant ! »
VI
TAPIN FAIT SAUTER LES TAMBOURS
Ces tapins qu'un chef plein d'adresse
Dresse
Resteraient, sans cet air narquois,
Cois.
Ils sautent. Tapin les évite
Vite.
Qu'ils ont l'air, faisant ces grands sauts,
Sots !
VII
ORAISON FUNÈBRE DE TAPIN
PAR VICTOR HUGO
Pauvre Tapin, gentil lièvre
Mièvre,
Tu ne sortiras de ce pas
Pas !
« Meurs donc ! la fanfare méchante »
« Chante »
« Ta mort au milieu des clameurs ; »
« Meurs ! »
Victor Hugo, La Chasse du Burgrave. (Ballades.)
VIII
INSENSIBILITÉ
De ta mort, ici, nul ne pleure
L'heure :
Cuisinier ventru ni valet
Laid.
Et ne sais, tant ils ont d'infâmes
Âmes,
Lequel est le plus hideux d'eux
Deux.
FIN
Cette saynète est à rapprocher de celle de la dernière histoire du père Lustucru et de la mère Michel, tirée du même ouvrage.
http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/michel-et-lustucru.php