THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

LA FÊTE DE CATHERINE

 

1911

Lemercier
 de Neuville
dessins de Jean Kerhor.

Domaine public.


http://www.archive.org/stream/ombreschinoisesd00lemeuoft#page/n5/mode/2up

     Les indications pour les entrées et les sorties des personnages sont prises du public.

 

PERSONNAGES :

 

Catherine (Droite.)
Babolein (Gauche.)

vieille femme en théâtre d`ombres ombres chinoises silhouettes marionnettes
Catherine

     L'Ane. Le Renard. Le Porc. La Biche. Le Lièvre. La Panthère. Le Lion. Le Porc-épic. L’Ours. L'éléphant. Le Rhinocéros.  

     Ces onze animaux n'ont que la tête d'animale. Le reste du corps a des vêtements humains appropriés à leur caractère. Ils entrent par la gauche et traversent le théâtre. Il en est de même des cinq animaux suivants qui ne portent pas de vêtements.

      La Vache. Le Mouton. La Chèvre. Le Chien. Le Chat.

 

COR

Cour de ferme. Maison à droite. Arbres à gauche.

 

COSTUMES

Catherine, en fermière, Babolein en paysan.

 

PIÈCE  EN  UN  ACTE

 

SCÈNE  PREMIÈRE

 

BABOLEIN, puis CATHERINE.

clown en théâtre d`ombres ombres chinoises silhouettes marionnettes
Babolein

BABOLEIN. - Mère Catherine ! Mère Catherine !

CATHERINE, sortant de chez elle. - Hein ! Qui qui m'appelle ? Tiens ! C'est toi Babolein ?

BABOLEIN. - Ma fine oui, c'est moi !

CATHERINE. - Et que que tu veux, mon gars ?

BABOLEIN. - Eh ben, mais, je viens vous voir et vous souhaiter une bonne fête.

CATHERINE. - Comment ! Une bonne fête ? Mais, mon fils, la fête est passée, c'était jeudi dernier.

BABOLEIN. - C'est y ben vrai ? Mais voilà , jeudi je n'étions point prêt.

CATHERINE. - Comment dis-tu ? Point prêt ! Tu as oublié la date.

BABOLEIN. - Non ! Non ! J' voulais vous faire une surprise, mais j' m'étais mis en retard.

CATHERINE. - Explique-toi.

BABOLEIN. - Eh ben, voilà. Vous êtes la mère aux bêtes, pas vrai ? Vous les aimez ben ?

CATHERINE. - Oui, je t'aime ben, mon fils.

BABOLEIN. - Il ne s'agit pas de moi. Il s'agit des bêtes.

CATHERINE. - Ça ne fait rien ! Je ne fais pas de distinction dans mes amitiés.

BABOLEIN. - Hein ? Vous m'aimez comme une bête ?

CATHERINE. - C'est la meilleure manière d'aimer.

BABOLEIN. - Alors j'accepte cette façon-là. Voici ce que je venais vous dire : Vous qui êtes la mère aux bêtes...

CATHERINE. - Oui, oui ! C'est ainsi qu'on m'appelle.

BABOLEIN. - Si vous m'interrompez toujours...

CATHERINE. - Allons ! Parle, je me tais.

BABOLEIN. - Eh bien, j'ai réuni un tas de bêtes qui vont venir vous complimenter.

CATHERINE. - Des bêtes ! Quelles bêtes ?

BABOLEIN. - Oh ! des grosses, des petites ; la force et la faiblesse, la bonté et la méchanceté ! Oh ! ne craignez rien. Toutes se conduiront bien. Je ne vous demande qu'une chose, c'est de les recevoir.

CATHERINE. - Hum ! Les recevoir...

BABOLEIN. - Oh ! Il n'y aura aucun danger.

CATHERINE. - C'est égal ! Les bêtes que j'aime pourraient bien ne pas me rendre la pareille. Je vais me mettre à l'abri dans ma chaumière. Tu leur diras qu'elles me glissent leur compliment à travers la porte. (Elle sort).
 

SCÈNE  II

BABOLEIN. - Ah ! Voilà ce que je craignais ! Elle a peur, et moi qui voulais l'amuser et la surprendre. J'ai eu tort de ne pas tout lui dire... Car c'est un secret ! Un secret ! Voilà une chose difficile à garder ; moi qui suis si bavard ! Je dirais même que je suis bavard comme une petite fille, s'il n'y avait pas de petites filles ici... Voyons ! Serez-vous discrètes ? Vous me le promettez ? Alors je vais tout vous dire. Oh ! mais si vous bavardez, je le saurai, mon petit doigt me le dira. D'abord je vais vous dire ce qu'est la mère Catherine.

Air : La Moqueuse.

N° 9 des Chants du 2ème Age. L. Houssot.

I

Catherine est un' bonne vieille
Qui n'aime que les animaux ;
Dès que le soleil la réveille
Elle épand du grain aux oiseaux. (bis)

Elle fait leur part aux poulettes,
Aux pigeons, même au gros dindon ;
Bref, on l'appell' la mère aux bêtes,
Elle n'a pas volé son nom !

II

Aux animaux elle s'attache ;
Il faut la voir, en bavolet,
Tantôt menant paître sa vache
Et tantôt recueillant son lait, (bis)

A tous elle fait des risettes
Aux moutons et même aux cochons,
Bref, on l'appell' la mère aux bêtes,
Elle n'a pas volé son nom !

     Vous la connaissez maintenant.. Tout ce qui est faible, tout ce qui est jeune lui plaît. Elle donne des gâteaux aux petites filles et des miettes de pain aux petits oiseaux. Elle dit qu'il faut laisser voler les papillons et ne pas mettre dans une boîte les bêtes à bon Dieu. Et puis surtout ne pas battre les chiens, les jolis petits chiens, si bons, si fidèles. Oui, oui, elle est bonne, la mère Catherine ! Mais introduisons ses amis, car au fait, j'oubliais de vous le dire, ce sont ses amis qui vont lui rendre visite. Sachant sa bonté pour les animaux, ils ont chacun revêtu un costume personnifiant tel ou tel animal et tout cela pour la faire rire. Mais je bavarde trop, je leur laisse la place. (Il sort.)

 

SCÈNE  III

     (Les animaux entrant dans l'ordre suivant et traversant le théâtre : L'Ane, le Renard, le Cochon, la Biche, le Lièvre, la Panthère, le Lion, le Porc-épic, l'Ours, l'Eléphant, le Rhinocéros.)
 

L'ANE. - Hi ! Han ! Hi han ! Mère Catherine, je suis le maître d'école de votre village, Thomas l'âne. Je ne sais pas grand-chose mais je sais apprendre à lire aux petits enfants et je vous rends bien mes devoirs. (Il sort.)
 

 
 



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