THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

CHEZ LE DENTISTE


par Roger DÉZÉCOT

tous droits réservés


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SCÈNE  À  JOUER  AVEC  DES  ACTEURS  DERRIÈRE  UN  DRAP


I. - Personnages.

     1. Le dentiste. Blouse de chirurgien, manches retroussées et bras poilus, lunettes grosse monture (si possible bouche édentée ou une dent branlante).


     2. Le patient. Blouse de paysan, torchon noué au-dessus de la tête.


II. - Matériel.

     1. À gauche de l'écran, une petite table qui supportera les outils. - À droite, une chaise de dentiste (ou à défaut, une chaise ordinaire).

    On pourra simuler la pièce d'après les indications données au II, 1, de la scène « Chez le docteur Miracle ».

     2. Un vilebrequin, un jeu de mèches.

     3. Un arrosoir, un seau.

      4. Une petite truelle, une augette.

     5. Une seringue de très grande dimension (une pompe à insecticide munie d'une aiguille en bois).

     6. Une pince de très grande dimension.

     7. Une dent de carton (5 cm sur 8 cm environ). Cette dent sera tenue dans le col de chemise du patient, sur le côté. Celui-ci ne se montrant que de profil, cette dent ne sera donc pas visible des spectateurs jusqu'au moment (§ 9) où le dentiste l'extirpe à l'aide de la pince.


 

III. - Sonorisation.


     1. Dialogue. Le malade poussera des cris inarticulés en se tenant la mâchoire. Il émettra de véritables rugissements lorsqu'il sera procédé à l'extraction.

     Le dentiste se contentera d'émettre des « Chut ! chut ! » réprobateurs.

     2. Sonorisation. Le taraudage d'une molaire à l'aide du vilebrequin sera synchronisé avec un bruit de crécelle au ralenti.

     L'extraction de la dent sera synchronisée avec un bruit de bouteille qu'on débouche.


IV. - Conseils divers.

     Pendant que le dentiste choisit sa mèche, le patient reste bouche ouverte. Le dentiste s'en aperçoit et lui ferme d'une chiquenaude à la pointe du menton (coup sec frappé en coulisse). Dès que le dentiste a le dos tourné, le patient rouvre la bouche. Le dentiste la lui ferme à nouveau. Répéter ce jeu à quatre ou cinq reprises.


(Tous droits réservés).


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     Au lever du rideau, l'écran apparaît comme il est indiqué au II, 1.

    1. Arrive le dentiste (I, 1). Il range ses outils sur la table. Pendant ce temps, on entend des gémissements en coulisse. Le dentiste va ouvrir, les cris redoublent d'intensité.

     2. Entre un homme à la démarche hésitante, la tête entourée d'un torchon, noué au-dessus de la tête. Il s'appuie la main sur la joue et pousse des cris d'orfraie. Le dentiste le fait asseoir ; il lui enlève son torchon immense qu'il déploie et dans lequel il s'empêtre.

     3. Il regarde dans la bouche du patient (poser une main au sommet du crâne, l'autre au menton). Au bout de quelques instants d'un examen attentif, il se frappe le front et va chercher un vilebrequin. Pendant ce temps, le patient est resté bouche ouverte : le dentiste la lui ferme d'une chiquenaude au menton. Puis il choisit dans le jeu de mèches la plus grosse qu'il monte sur le vilebrequin. Il ouvre la bouche du patient et commence à lui tarauder une molaire (placer la pointe du vilebrequin à côté du visage). Le trou se fait lentement (avancer peu à peu le vilebrequin jusqu'à ce que toute la mèche soit introduite dans la bouche).

     4. Le travail terminé, il va chercher un arrosoir, verse de l'eau dans la bouche du patient, le fait cracher dans un seau. Il geint toujours.

     5. Le dentiste prend une truelle et une augette de maçon. Il pétrit son ciment et en envoie une truellée dans la bouche du client qui manque d'étouffer. Il retrousse alors les manches, plonge la main dans la bouche du patient (mettre la main à côté du visage en surveillant l'écran où la main doit sembler pénétrer dans la bouche) ; il en retire deux ou trois poignées de ciment, puis fait le simulacre de lisser le ciment restant qui est censé boucher le trou creuse avec le vilebrequin.

     6. Le client se plaignant toujours, le dentiste se livre à une nouvelle inspection de la bouche. Ayant vu une dent gâtée, il se livre à une mimique désespérée.

     7. Il va chercher parmi ses outils une immense seringue qu'il remplit d'un liquide pris dans une fiole et lui pique les gencives pour l'insensibiliser.

     8. Il va chercher une immense tenaille (ou pince), s'assure une prise sur une dent, tire. La dent ne cède pas ; il emmène le patient au premier essai. Celui-ci se cramponnant à sa chaise, il emmène le patient et la chaise au deuxième essai.

     9. En désespoir de cause, il pose un pied sur le ventre du client et extirpe enfin la dent (tirer la dent de carton (II, 7) qui apparaît phénoménale à l'écran) pendant que le patient tombe à la renverse.

     10. Il se relève tout endolori, se saisit lui-même de l'arrosoir avec lequel il se lave la bouche.

    11. Après quoi, guéri, il paye, serre la main du dentiste et s'en va en sifflotant.


FIN


     D'autres saynètes du même auteur sont disponibles à partir de la page :
http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/roger-dezecot.php

 

     On pourra chercher d'autres histoires avec des ombres corporelles sur :
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