CRÉER UNE OMBRE CHINOISE...
Pour réaliser une ombre chinoise, une simple silhouette avec une baguette pourra donner d'excellents résultats :
On pourra améliorer l'ombre en lui ajoutant des plumes, de la laine, de la dentelle...
Pour manipuler ce type d'ombres, on fera de simples moulinets avec le poignet. C'est amplement suffisant et ça rend très bien.
Seulement, on peut désirer passer à l'étape au-dessus en articulant les ombres.
Je vais donc maintenant aborder le champ des ombres articulées, à mécanisme ou à transformation.
I. - Ombres articulées à une seule articulation.
Pour le premier exemple, j'ai choisi un éléphant que j'ai dessiné à partir de photos anciennes trouvées sur Gallica (encore et toujours). Comme je devais en réaliser plusieurs pour un spectacle de cirque, j'ai dessiné un gabarit en carton, avec, comme on peut le voir sur la photo, deux têtes possibles.
Pour une première ombre, j'ai décidé d'articuler la tête de l'éléphant. J'ai reporté le corps et la tête à l'aide du gabarit, ainsi que le cornac qui a été dessiné à partir d'une silhouette d'un ouvrage de Dover Publications Inc. Sur l'image, on aperçoit sur une patte avant de l'éléphant des morceaux de carton qui serviront à guider et à cacher la ficelle de manipulation.
J'ai percé au compas, trois trous dans la tête de l'éléphant. Dans ces trous, j'ai fait passer trois morceaux de ficelle à rôti dont j'ai déterminé la longueur auparavant. J'ai fait des nœuds et je les ai collés car la ficelle de cuisine est très résistante mais, si on ne prend pas la précaution de fixer les nœuds par de la colle, ils se défont à la longue.
La ficelle du milieu sert à manœuvrer la tête. Les deux autres ficelles servent à limiter le mouvement de la pièce articulée dans un sens ou dans un autre.
Pour l'articulation, j'ai utilisé une attache parisienne. Attention à réaliser un trou assez large pour que cet accessoire ne coince pas. J'ai collé cette attache avec du ruban adhésif.
On colle une baguette pour tenir l'ombre (ici en cageot de récupération). On fixe les ficelles au corps de l'éléphant. On fait passer la ficelle de manipulation dans une fausse patte (collée sur les morceaux de carton visibles dans la deuxième photo. On fixe la ficelle de manipulation à la baguette en perçant celle-ci. Passés les délais de séchage, l'ombre peut être utilisée.
On tient la baguette d'une main et on manipule la ficelle avec son index. On tire sur la ficelle, l'éléphant lève la tête. On relâche la ficelle, la tête de l'éléphant redescend, entraînée par son propre poids. En résumé, l'ombre se comporte comme un pantin articulé. Il ne faudra pas hésiter à lester la trompe de l'éléphant si elle a des difficultés à retomber d'elle-même.
Sur la photo ci-dessus, on voit que la tête levée ne peut pas aller plus haut en raison de la ficelle du bas qui la retient.
De même, la tête ne peut pas aller plus bas car la ficelle du haut la retient.
Même avec des mouvements naturellement limités, il faudra toujours les stopper dans un sens et dans l'autre à l'aide d'un procédé quelconque si ce sont des enfants qui doivent manipuler l'ombre. En effet, nos jeunes montreurs ont la capacité de réaliser l'impossible et de faire faire à une ombre des mouvements qu'elle ne peut théoriquement pas réaliser...
Un travail similaire a été fait pour créer le dompteur. On remarquera les ficelles de retenue et de manipulation. On constatera que l'articulation a été posée sur le côté de l'ombre et non au milieu pour permettre le mouvement.
Sur ce principe, on pourra articuler une autre partie du corps.
D'autres assemblages sont envisageables...