THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

L'ÎLE  DÉSERTE

1911

Lemercier
 de Neuville
dessins de Jean Kerhor.

Domaine public.

 

http://www.archive.org/stream/ombreschinoisesd00lemeuoft#page/n5/mode/2up

Robinson.

Boulenbois.
Le Gendarme.

 

DÉCOR

 

À droite, cabane de feuillages au bord de la mer. À gauche, palmiers.

palmier arbre en théâtre d`ombres ombres chinoises marionnette silhouette
décor de Nicolas AUBERT
 

COSTUMES

 

Robinson, Costume traditionnel. Le perroquet sur
l'épaule seulement à la première scène.

Boulenbois, Veste, chapeau mou, mise débraillée.
Le Gendarme, Costume traditionnel.

 

cour de ferme décor en théâtre d`ombres chinoises silhouettes

http://www.geheugenvannederland.nl/?/nl/zoekresultaten/pagina/1/Chinese%20schimmen/%28cql.serverChoice%20all%20Chinese%20%20AND%20schimmen%29/&colcount=0&wst=Chinese%20schimmen

COMÉDIE  EN  UN  ACTE

 

PERSONNAGES

ROBINSON.

BOULENBOIS.
LE  GENDARME.

 

SCÈNE  PREMIÈRE

 

ROBINSON,  LE  PERROQUET.


http://www.cineressources.net/images/ouv_num/072.pdf
 

ROBINSON, il entre couvert de peaux de bêtes, il a un grand chapeau pointu en feuilles de palmier, une carabine à la main, et sur l'épaule, un perroquet.

 

LE PERROQUET. - Bonjour Coco !


http://www.cineressources.net/images/ouv_num/072.pdf
 

ROBINSON. - Bonjour, mon ami ! Car, au bout du compte, Coco, c'est moi ! Et quel drôle de coco, si tu savais ! Quand j'étais en Angleterre, il n'y avait pas de gentleman plus élégant que moi ; j'étais tiré à quatre épingles, coiffé à neuf reflets, ganté de chevreau fin, chaussé de veau verni ; tout le monde se détournait pour me voir passer et disait : quel beau gentleman ! Que tu traduis dans ton langage d'oiseau par : quel joli Coco ! Mais ce beau temps est passé ! J'ai voulu faire fortune, je me suis embarqué, j'ai couru les mers, j'ai fait naufrage et je me suis réfugié sur cette île déserte où depuis cinq ans, je n'ai d'autre conversation qu'avec toi, mon pauvre ami.

LE PERROQUET. - Bonjour Coco !


ROBINSON. - Oui ! Bonjour Coco ! Ce n'est pas bien varié, mais c'est tout ce que tu sais dire. En ce moment-ci, bonjour Coco, signifie je voudrais bien manger ! Eh bien, je vais te mettre sur ton perchoir où tu trouveras tout ce qui te fera plaisir. (Roulement de tonnerre.) Tiens ! tiens ! Il fait de l'orage ! Tu n'aimes pas beaucoup la pluie, mon Coco, nous allons rentrer. (Il rentre dans la cabane. A ce moment on entend un coup de tonnerre formidable et on voit sur la mer un navire qui se brise sur les rochers. En même temps, du côté opposé à la cabane, arrive, venant de la grève, un gendarme tenant un prisonnier enchaîné.)

Air du Corbeau.
Bonjour, mon Coco,
Mon compagnon de misère,
Toi seul sur la terre
Des oiseaux est le plus beau.
Rien n'est plus brillant,
Mon Coco, que ton plumage
Et sur ton visage
Ton bec noir est insolent.

Reprise.

 

SCÈNE  II

 

LE  GENDARME,  BOULENBOIS.


http://www.cineressources.net/images/ouv_num/072.pdf

 

LE GENDARME. - Voyons ! Voyons ! Ne tirez pas sur la corde. Je vous tiens bien ; vous ne vous échapperez pas. C'est un petit naufrage. Sur mer, il faut s'attendre à tout. Mais ce n'est pas une raison pour vous sauver.

BOULENBOIS. - Oui, mais le naufrage n'était pas dans le programme.

LE GENDARME. - C'est vrai ! Mais c'est un cas de force majeure.


http://www.cineressources.net/images/ouv_num/072.pdf
 

B0ULENB0IS. - Mais si j'étais tombé à l'eau ?

LE GENDARME. - Je m'y serais jeté à mon tour et je vous aurais repêché.


BOULENBOIS. - Vous êtes féroce !

LE  GENDARME. - Nullement ! Je suis gendarme !

BOULENBOIS. - Alors, où me conduisez-vous ?

LE GENDARME. - Je ne sais pas encore, je ne connais pas le pays. Mais nous allons en prendre connaissance. Tout d'abord, je crois que nous sommes échoués sur une île.

BOULENBOIS. - À quoi voyez-vous ça ?

LE GENDARME. - À ce que cette terre est entourée d'eau.

BOULENBOIS, à part. - C'est bon à savoir.

LE GENDARME, - Et je suppose aussi que cette terre n'est pas habitée, vu que je ne vois aucun habitant.

BOULENBOIS. - S'il en est ainsi, gendarme, laissez-moi vous faire un petit raisonnement.

LE GENDARME. - Raisonnez ! Raisonnez tant que vous voudrez !

BOULENBOIS. - Est-ce que ça vous amuse de me tenir ainsi au bout d'une ficelle ?

LE GENDARME. - Oh ! sapristi non ! Mais c'est ma consigne.

BOULENBOIS. - Votre consigne est de ne pas me laisser échapper.
 

 
 



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