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SCÈNE V
TARTAMORE, BARBEROUSSE
TARTAMORE. - Présent.
BARBEROUSSE. - Que fais-tu donc que tu ne viens pas ?
TARTAMORE. - Je guettais s'il n'en venait pas d'autres. Je savais bien que tu n'avais pas besoin de moi pour lui faire son affaire.
BARBEROUSSE. - C'est fait. Voyons sa bourse.
TARTAMORE. - C'est le meilleur.
BARBEROUSSE (Il se retourne). - Il doit y avoir gros, je crois.
TARTAMORE. - Des écus sans doute.
BARBEROUSSE (Il se baisse pour prendre l'argent du pèlerin). - Ah ! le gueux de pèlerin ! Ça ne vaut pas la peine d'être ramassé (Il se retourne).
TARTAMORE. - Qu'est-ce que c'est ?
BARBEROUSSE (Montrant un chapelet). - Quelques sous et des chapelets.
TARTAMORE. - Coup manqué. C'est guignolant. Sur ce, je m'en vas fumer une pipe au logis.
BARBEROUSSE. - Et moi aussi.
TARTAMORE. - N'as-tu pas laissé là-bas ton fusil ?
BARBEROUSSE. - Tu as raison, je vais le chercher. Je suis à toi à l'instant (Il sort du côté opposé à la caverne).
TARTAMORE. - C'est guignolant ! Quelques sous et des chapelets (Il rit et rentre dans ta caverne qui reste ouverte jusqu'à ce que Barberousse soit rentré. Pendant ce temps, un lapin entre dans la caverne).
SCÈNE VI
UN OFFICIER, UN SOLDAT.
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L'OFFICIER. - C'est bien singulier que nous ne puissions mettre la main sur ces brigands là... Que vois-je ?... un pèlerin qui vient d'être massacré.
LE SOLDAT. - C'est encore une malheureuse victime de la barbarie de ces brigands-là (On gratte). Mon capitaine, n'entendez-vous pas quelque bruit ?
L'OFFICIER. - Oui, j'entends comme un bruit qui vient de sous terre.
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LE SOLDAT. - Oui, ça sonne le creux.
L'OFFICIER. - Voyons donc dans ces broussailles, si nous ne découvrirons pas quelque chose ! La terre a été travaillée en cet endroit et semble recouvrir quelque trou.
LE SOLDAT. - C'est l'ouverture d'une caverne, mon capitaine, il nous faut y descendre.
LE CAPITAINE. - Comment ?
LE SOLDAT. - Il me vient une idée : donnons un coup de sifflet, c'est le signal de ralliement de tous les brigands ; s'il y en a dedans cette caverne, ils nous ouvriront en pensant que nous sommes de leurs gens.
LE CAPITAINE. - Tu as raison (Il donne un coup de sifflet et la caverne s'ouvre). Descendons et tenons nos armes prêtes (Ils descendent et la caverne se referme).
(On entend un cliquetis d'armes et les cris des combattants).
LE SOLDAT. - À moi, capitaine, j'en tiens un. Rends-toi, coquin, ou tu es mort.
L'OFFICIER. - Empoigne-moi ce-coquin là. Où est l'autre:
TARTAMORE. - Présent ! mille bombes !... Le premier qui m'approche, je lui brûle la moustache (On entend un coup de pistolet et un cliquetis).
LE SOLDAT. - Gueux ! je te tiens. Si tu bouges,...
L'OFFICIER. - Allons ! lie-les bien tous deux, nous allons les conduire en prison.
(La caverne s'ouvre. Le petit lapin en sort. On voit ensuite sortir l'officier, les deux voleurs liés et le soldat).
FIN