THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

LA CIGALE ET LA FOURMI
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cigale chanteuse

Nicolas AUBERT

avril 2015


texte et ombres libres de droits

OMBRES :
CIGALE  CHANTEUSE,
CIGALE  TRISTE,
FOURMI TRISTE,
FOURMI SOURIANTE,
INSECTE GUITARISTE,
INSECTE À LA CLARINETTE,
INSECTE  AUX CYMBALES,
CHENILLE,
BESTIOLE,
BÊBÊTE.

VOIX:
NARRATEUR 1,
NARRATEUR 2,
NARRATEUR 3.

 

Décor : un extérieur. Cabane à droite, arbres à gauche.
La fourmi sortira de la cabane et y reviendra tout le long de l'histoire.

     (La lumière s'allume, une musique rythmée et résolument actuelle s'élève. On voit arriver les musiciens un par un, puis la Cigale. Tous se trémoussent au rythme de la musique. Un temps).

NARRATEUR 1, une voix. -
          La Cigale ayant chanté tout l'été...

LA CIGALE. - (Elle chante. Air : Frère Jacques).
          Moi je chante, (bis)
          Dans les bois, (bis)
          Je suis très contente, (bis)
          C'est comme ça. (bis)

LA FOURMI. - (Elle sort de sa cabane, ce qui a pour effet de stopper la musique sur le champ. Elle se dirige vers la Cigale et les musiciens). Mais qu'est-ce que c'est que tout ce raffut ? Vous ne pourriez pas respecter le silence des autres, non mais ?

LA CIGALE. - Bonjour, madame la Fourmi. Soyez tolérante, c'est l'été ! Permettez-moi de vous faire remarquer que nous ne faisons pas de bruit la nuit, ni même le matin et que nous arrêtons notre travail avant le coucher du soleil.

LA FOURMI. - Du travail ? Vous appelez ça du travail ? Mais, malheureuse, que ferez-vous quand la bise viendra et qu'il fera froid ?

LA CIGALE. - J'irai chanter dans les îles du Soleil. Une de mes amies, une hirondelle, m'aidera à faire le voyage.

LA FOURMI. - Une amie ? Vous croyez ça ? Enfin, vous verrez bien... En attendant, poussez-vous et laissez-moi travailler. (La fourmi fait demi-tour et sort).


     (La musique reprend et la Cigale chante avec son orchestre. Des insectes viennent les regarder. Durant la musique, on retirera les feuilles des arbres, un nuage viendra cacher le soleil, la lumière baissera légèrement, les insectes, spectateurs puis musiciens, quitteront l'écran, finissant par laisser la Cigale toute seule. La Cigale chantante est remplacée par la Cigale triste).

LA CIGALE. - L'hiver a fini par arriver... j'ai faim et j'ai froid... Mon amie l'hirondelle a dû m'oublier... Que vais-je devenir ?


NARRATEUR 1, tandis que la Cigale fait les cent pas. -
          La Cigale ayant chanté tout l'été
          Se trouva fort dépourvue
          Quand la bise fut venue.

NARRATEUR 2. -
          Pas un seul petit morceau
          De mouche ou de vermisseau.

NARRATEUR 3. -
          Elle alla crier famine
          Chez la fourmi sa voisine.

LA CIGALE, allant frapper à la maison de la Fourmi. - (Bruitages : toc, toc, toc). Il y a quelqu'un ?

LA FOURMI, sortant. - Oui, il y a quelqu'un ! Mais qui frappe par un jour si froid ? Ah ! mais je vous reconnais, c'est vous la chanteuse...

LA CIGALE. - Oui, madame la Fourmi... bonjour, madame la Fourmi... Je viens pour vous demander...

LA FOURMI. - Me demander quoi ?

LA CIGALE. - Pourriez-vous me prêter quelque grain pour que je puisse tenir jusqu'au printemps ?

LA FOURMI. - Prêter... prêter... c'est que vous êtes à l'aise avec l'argent des autres, vous !

LA CIGALE. - Oh non, ne croyez pas que je veuille vous tromper. Je vous paierai, avant l'août, foi d'animal, intérêt et principal. Un ou deux concerts parviendront vite au bout de ce que je vous devrai.

LA FOURMI. - Mais, ma chère, que faisiez-vous lorsqu'il faisait beau, alors que je passais mes journées à travailler ?

LA CIGALE. - Mais... vous le savez très bien : je chantais...

LA FOURMI. - Vous chantiez, j'en suis fort aise. Et bien, dansez maintenant. Et pas de souci pour la dette puisque vous ne me devez rien.

     (La fourmi disparaît dans sa maison).

LA CIGALE. - Ce n'est pas possible... je n'ai plus qu'à mourir de froid.

     (La cigale fait les cents pas, de plus en plus lentement, de plus en plus faiblement).

LA FOURMI, sortant de chez elle. - Eh ! La chanteuse ! Venez un peu par ici !

LA CIGALE. - Ou... oui... (Elle s'approche de la Fourmi avec difficultés).

LA FOURMI. - Je m'embête un peu, toute seule, à la maison. Venez ! Vous me tiendrez compagnie.

LA CIGALE. - C'est... c'est... c'est bien vrai ?

LA FOURMI. - Mais oui, c'est bien vrai. Ma télévision est en panne, mon téléphone a déclaré forfait, ma connexion internet vient de mourir. Entrez, entrez ! Vous m'apprendrez à chanter...
Allez... chantez un peu pour moi...

LA CIGALE, ragaillardie. - (Elle chante. Air : Frère Jacques).
          Moi je chante, (bis)
          C'est pour toi, (bis)
          Je suis très contente, (bis)
          C'est comme ça. (bis)

LA  FOURMI, reprenant l'air. -

          Alors, chante, (bis)
          Oui, pour moi, (bis)
          Nous serons contentes (bis)
          Toi et moi. (bis)


     (Elles rentrent toutes deux dans la maison de la Fourmi).

NARRATEUR 1. - Comme quoi, vous le voyez bien...


NARRATEUR 3. - En changeant un peu la fin...

NARRATEUR 2. - Tout est bien qui finit bien.


RIDEAU
 


LA CIGALE ET LA FOURMI

La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j'en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant.

Jean de LA FONTAINE


LA CIGALE ET LES FOURMIS

     C'était l'hiver ; le grain était mouillé et les fourmis le faisaient sécher. Une cigale qui avait faim leur demanda à manger. « Pourquoi, lui dirent-elles, n'as-tu pas fait des provisions pendant l'été ?
Je n'étais pas oisive, dit-elle, je chantais en artiste.
Ah ! l'été, tu étais musicienne, repartirent les fourmis en riant ; en hiver fais-toi danseuse. »
     Il ne faut être négligent en rien, sous peine de s'exposer aux chagrins et aux périls.
 

ÉSOPE
 


    Pour représenter cette fable, deux ombres suffisent : une cigale et une fourmi. On en trouvera plus ici afin de permettre d'étoffer l'histoire de manière à en faire une véritable saynète d'ombres. 
     On pourra écrire une suite à l'histoire, voire des épisodes dans le style des dialogues avec Bibi, Fafa et les autres... (http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/dialogues-en-ombres-chinoises.php)


      Le décor est composé d'un arbre effeuillable de chaque côté de l'écran. Tronc et branches seront associés au feuillage en été. Le feuillage sera retiré à Quand la bise fut venue.

 
En été, l'arbre à feuille est posé sur le tronc. En hiver, on retire l'arbre à feuille.
 

     Pour symboliser l'été, un décor amovible est placé en hauteur sur un côté de l'écran : il s'agit d'un soleil. Lors de la bise, il sera retiré et remplacé par un nuage. On pourrait aussi jouer sur la couleur de la lumière : un jaune symbolisant l'été et un bleu l'hiver.

soleil d'été


nuage d'hiver

 

       Pour l'été, on disposera d'une fourmi souriante, d'une cigale chanteuse, d'insectes musiciens pour accompagner la cigale et d'insectes spectateurs qui viendront étoffer l'écran.

      En hiver, on prendra la cigale en sabots et elle ira voir la fourmi qui ne sourit pas sur un côté de l'écran.


insecte musicien


D'autres fables sont disponibles à partir de la page : http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/fables.php
 
 



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