LE PETIT DRESSEUR DE NOËL
Cette histoire a été trouvée sur le web sous le titre Le Petit Jongleur de Noël. Après des recherches, il apparaît que le texte de base a été écrit par Anne Lilliac.
L'histoire est construite à la façon d'un conte de randonnée, ce qui convient très bien au théâtre d'ombres. Comme je voyais mal comment rendre le jonglage avec des silhouettes, le petit jongleur est devenu un dresseur et ses balles lumineuses ont été remplacées par des chiens. L'histoire a donc été réadaptée par mes soins. J'ai même pris des libertés sur le texte en retirant certains côtés familiers afin de mieux l'adapter à un public scolaire.
Le découpage en tableaux suit la logique du texte. S'il n'y a pas de changement de décor, le jeu d'ombres devra se faire sans discontinuité, sans prendre en compte ce découpage.
OMBRES : le petit dresseur, ses quatre chiens, des villageois, une mendiante, un musicien, un loup, un brigand, les personnages de la crèche, des étoiles. Le pari fait ici est de monter la pièce avec des ombres déjà disponibles sur le site.
LE PETIT DRESSEUR DE NOEL
adapté d'un texte d'Anne Lilliac
TABLEAU n° 1 : présentation
Personnages : le dresseur, 4 chiens, des villageois
Décor : un village
NARRATEUR : Il y a longtemps, très longtemps, dans un temps que même les pères de nos pères ne peuvent se rappeler, vivait un petit dresseur de chiens qui n'avait pour vivre que ses animaux et son talent. Il allait de village en village et réjouissait les habitants par les cabrioles de ses chiens. En échange, ceux-ci lui offraient volontiers le gîte et le couvert. Souvent, il arrivait à la nuit tombante et se mettait à jouer sur la place avec ses animaux. Et les villageois se regroupaient autour de lui pour l'admirer.
1ER VILLAGEOIS : C'est qu'il se débrouille bien, ce petiot !
FORGERON : Il n'y a pas à dire, il est bien doué, alors !
2EME VILLAGEOIS : Viens-t-en donc, mon gars. La nuit est bien froide et le vent pique. T'as donc qu'à tenir compagnie à notre cochon.
DRESSEUR : Merci beaucoup, Monsieur.
TABLEAU n° 2 : la solitude
NARRATEUR : Mais un soir, les gens étaient préoccupés, ils avaient trop de soucis en tête pour se laisser charmer par le spectacle du petit dresseur. (Les chiens dansent mais les gens passent sans les voir). Et il se retrouva bien vite seul sur la place déserte. (Deux villageois passent et le bousculent. Le dresseur se retrouve par terre avec ses chiens).
MARMITON : Pousse-toi de là, on a besoin de place.
2EME MARMITON : Arrête de nous gêner avec tes bestioles pleines de puces.
NARRATEUR : Le petit dresseur se remit alors en marche, tout seul avec ses chiens, dans la nuit froide et noire. Et la nuit était d'autant plus froide et noire qu'à cette époque, il n'y avait pas une étoile dans le ciel, et que la lune arrivait à peine à éclairer son chemin. De temps en temps pour se donner du courage, il caressait ses chiens. C'était son seul trésor, car ce n'étaient pas seulement des chiens pour lui, ils étaient ses meilleurs amis. Quand ses mains étaient glacées, il les caressait et réchauffait ses doigts au contact de leur peau. (La mendiante entre).
TABLEAU n° 3 : rencontre avec la mendiante
NARRATEUR : Tout à coup, un bruit sur le bord de la route attira son attention. En s'approchant avec prudence, il aperçut une vieille mendiante assise dans l'herbe.
MENDIANTE : N'aie pas peur, Petit. Approche, je suis toute seule, je ne te ferai pas de mal.
DRESSEUR : Que fais-tu là, grand-mère ?
MENDIANTE : On m'a abandonnée et je suis trop vieille pour aller jusqu'au village, ce soir. Mais qui t'accompagne ? (Elle montre les chiens).
DRESSEUR : Ce sont mes chiens, je suis dresseur. (Les chiens font leur numéro).
MENDIANTE : Tu as bien de la chance d'avoir ces merveilles, Petit. Mais maintenant, laisse-moi, je vais dormir.
DRESSEUR : Bonsoir, grand-mère.
NARRATEUR : Le dresseur repartit sur la route. Mais en sentant la nuit si froide, si noire, il eut pitié de la vieille dame qui restait là toute seule. Il revint sur ses pas et déposa délicatement un de ses chiens auprès d'elle.
Tableau n° 4 : rencontre avec le musicien
NARRATEUR : Le petit dresseur reprit sa route. Mais quelques instants après, il entendit un son étrange dans un champ sur le côté de la route. Il s'approcha, très intrigué par ce bruit et il se retrouva face à face avec un jeune garçon qui sembla aussi effaré que lui de cette rencontre. La première surprise passée, le garçon reprit ses esprits et lui dit :
MUSICIEN : N'aie pas peur. Approche, je me suis blessé, je ne te ferai pas de mal. (Le musicien montre sa main bandée).
DRESSEUR : Mais, qu'est-ce que tu fais là ?
MUSICIEN :Je suis musicien (Il montre sa flûte). Je vais de ville en ville, et je joue de la flûte pour que les gens me donnent de quoi manger et dormir. Mais, l'autre jour, je me suis blessé à la main et maintenant je ne peux plus jouer. Écoute. (Il essaye de jouer de la flûte). C'est tellement horrible que personne ne veut plus m'écouter.
DRESSEUR : Je voudrais bien t'aider, mais je suis dresseur, et je n'ai que mes chiens. Si tu veux, je peux t'en donner un. Il t'aidera à te sentir moins seul. (Il lui donne un chien).
MUSICIEN : Oh ! Merci, merci beaucoup ! (Il caresse le chien).