Cette saynète a eu pour origine une planche de six ombres qui avait été mise en ligne par l'IUFM de Lyon. Cette planche avait été découverte par des élèves en 2007 lors d'une recherche sur le web autour des ombres chinoises. Le lien qui permettait d'accéder à ce document est depuis devenu obsolète.
reine des souris
La page présentait une souris avec une robe et une couronne, un souriceau avec une couronne et une arme (fusil, sabre ?), un personnage immédiatement identifié comme le méchant de l'histoire, un roi, une princesse et une fille particulièrement vilaine. Les deux personnages féminins n'avaient pas de bras et portaient la même robe. Si on superposait les ombres, elles se confondaient. S'agissait-il de la même personne mais transformée par le méchant ?
princesse
Les silhouettes étaient assez parlantes puisqu'elles ont permis l'écriture de la saynète qui est présentée ici.
Roi
Yipette
Ministre
LE ROI DES SOURIS
TABLEAU I
DANS LA CHAMBRE DE LA PRINCESSE
Décor : une chambre : cheminée, miroir. cheminée miroir LA PRINCESSE
LE ROI ET LA REINE DES SOURIS
NARRATEUR. - Il était une fois une princesse qui vivait dans un tout petit royaume. (La princesse entre et fait les cent pas). Elle n'avait pas de dame de compagnie, pas de pages pour s'occuper d'elle, pas de riches équipages pour l'accompagner tout au long de la journée. Les seuls amis qu'elle avait étaient un couple de souris. Non, pas n'importe quelles souris : le roi et la reine des souris. (Le roi et la reine des souris entrent à leur tour).
ROI DES SOURIS. - Bonjour, charmante Princesse. Comment allez-vous ce soir ? Royalement, je présume.
PRINCESSE. - Je me porte à merveille, votre Majesté. Je vous remercie de votre sollicitude. Mais, vous-même, comment vous portez-vous ?
ROI DES SOURIS. - Comme un charme, Princesse, comme un charme. Il faut dire que depuis que nous avez pris sous votre protection...
REINE DES SOURIS. - Vous êtes trop bonne avec nous, Princesse. Le château de poupée que vous nous avez offert est ravissant et la nourriture que vous nous faites servir est digne des plus grands rois.
PRINCESSE. - Je suis heureuse que cela vous plaise, votre Altesse.
REINE DES SOURIS. - J'espère pouvoir vous rendre un jour toutes les bontés que vous avez pour nous, Princesse.
ROI DES SOURIS. - C'est un fait, Princesse, que nous ne faisons que prendre sans rien vous donner en échange. Cela nous gêne un peu.
PRINCESSE. - Vous ne devez pas, votre Majesté. Le château que je vous ai offert est un de mes anciens jouets. Quant à la nourriture, il vous en faut si peu que c'est presque insultant de si peu vous offrir.
REINE DES SOURIS. - Permettez-nous alors de vous remercier encore, Princesse, et de vous souhaiter une bonne nuit.
PRINCESSE. - Bonne nuit, votre Altesse, bonne nuit, votre Majesté. (Les deux souris sortent. Le père de la princesse entre).
LE ROI. - Ma fille, je vous souhaite le bonsoir.
LA PRINCESSE, s'inclinant vers le roi. - Père, je vous en remercie. Permettez-moi de vous souhaiter une excellente nuit.
LE ROI, en sortant. - Faites donc, ma fille, faites donc. Mais, dites-moi, mon enfant, comment vous sentez-vous ?
LA PRINCESSE. - Très bien, Père. Pourquoi me posez-vous cette question ?
LE ROI. - C'est que demain, c'est le jour de vos fiançailles... Vous allez rencontrer votre futur mari, le prince de Courtoisie. N'êtes-vous pas un peu nerveuse ?
LA PRINCESSE. - C'est vrai, Père, que je suis impatiente de rencontrer le Prince de Courtoisie. J'ai vu son portrait, nous nous sommes écrits... mais ce n'est pas la même chose...
LE ROI. - Et bien mon enfant, je suis agréablement surpris de vous voir dans de telles dispositions. Je vous dis "à demain".
LA PRINCESSE. - À demain, père.
(Il sort tandis que la princesse s'incline encore vers lui).
LA PRINCESSE, dansant. - Demain, je vais voir mon fiancé. Que je suis heureuse. (La lumière s'éteint).
TABLEAU II
Décors : les mêmes que pour le premier tableau mais on les inversera.
La lumière s'allume. Le ministre est présent sur l'écran. Il fait les cent pas.
LE MINISTRE. - Comment vais-je faire ? Mais comment vais-je faire ? La princesse est jolie comme un cœur, belle comme le jour, aimable, intelligente, instruite... Mais comment vais-je faire ?
YIPETTE, entrant. - Coucou, Papa. Tu as des soucis ?
LE MINISTRE. - Oui, ma fille, tu es trop vilaine, tu n'es pas aimable, tu n'es pas intelligente, tu es idiote...