THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

LES BOERS
1902

http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/index-fiche-62278.html

Ombres et Scénario de L. BOMBLED

Poème de G. MONTOYA - Musique de Jules MULDER

https://urlz.fr/og33
 
Les Boers, Louis Bombled, G. Montoya, Jules Mulder, pièce d`ombres chinoises, theatre d`ombres, silhouettes, marionnettes

LA MODERNE ÉPOPÉE

LES BOERS

Boers, pièce d`ombres, Bombled, Montoya, ombres chinoises, theatre d`ombres, silhouettes, marionnettes

I. – LE CALME AVANT L'ORAGE.

Le soleil est tombé derrière la colline...
Sa pipe aux dents, le fermier Boer songe ; il s'incline
Sous le poids du labeur et des ans révolus.
Mais tandis qu'il rêvait de ceux qui ne sont plus,
Voyant venir l'espoir des aurores prochaines,
Le char ployé sous la riche moisson,
Ses enfants qui lui font au cou de douces chaînes,
Il pense : Le Seigneur a béni ma maison !

 
Boers, pièce d`ombres, Bombled, Montoya, ombres chinoises, theatre d`ombres, silhouettes, marionnettes
 
II. – L'OR

– Tu ne connais pas ta fortune,
Ô fermier Boer ! et tu t'endors
Paisiblement, au clair de lune,
Sur un lit fait de mines d'or...
Quoi qu'il en soit ! tu ne rêves pas d'extraire
Pour t'enrichir ce métal roux ?...
– Non. Je ne demande à la terre
Que les biens qu'elle a faits pour nous.
Ma famille, mes blés, ma chasse
Suffisent à me rendre heureux,
Et comme moi ceux de ma race...
– Allez donc plus loin, songe-creux,
Et chez vous cédez-nous la place...
– Vous nous prîtes au Sud le Cap et le Natal ;
Au Nord votre pays touche à notre frontière ;
Que vous faut-il, la terre entière ?
Anglais, nous gardons le Transvaal !
– Soit, je prendrai ces champs que tu ne veux pas vendre.
Et sans trembler le Boer répondit : Viens les prendre !

III. – LES PIRATES.

Hourra ! nous sommes l'Angleterre !
Hip ! hip ! il nous faut cette terre
Où l'or brille au ras des sillons...
Hourra ! qu'importe la Justice ?
Le Boer est libre, qu'il périsse !
Hip ! ce sol est à nous. Pillons !

IV. – POUR LA PATRIE  !

Le Pasteur leur a dit : La guerre est sacrilège.
Mais lâche est celui qui fuit le danger.
Plutôt que subir l'étranger,
Vous mourrez tous, le bras du Très-Haut vous protège !
Et de toutes les replis du sol, tels des épis
Germés subitement sous l'ardeur des tropiques,
Se lève une moisson de Cavaliers Épiques.
Ils se comptent, les fils du Transvaal, nobles fils !...
Pas un d'eux ne voudrait manquer au sacrifice.
Et la lune sourit, maternelle et complice.

V. – UN CONTRE DIX.

Léonidas, ton souffle a passé dans leurs âmes ;
Ils se battent un contre dix,
Et leurs salutations jettent des flammes.
Spion Kop ! Spion Kop ! quels spectacles tu vis
Affreuse et sublime journée !
Notre vieille Europe, étonnée,
Ne connaît plus de tels exploits ;
Et cette victoire insensée
D'un peuple héroïque aux abois.
Fait pâlir la Légende et frémir la pensée !

VI. – BOTHA.

L'Anglais, exténué, fuit après la déroute.
Mais où passer, par quelle route ?
Un pont s'offre à ses yeux, incluant la Tugela...
Le général à dit : Soldats, fuyez par là...
Et, pêle-mêle, il va, le troupeau mercenaire,
Tandis que Botha, débonnaire,
Pris de pitié, fermant la bouche à ses canons,
Dit : « Laissons-les courir, ne tirez pas, garçons ».
(Mot rigoureusement, textuel et historique).

VII. – LE PSAUME.

Jusqu'au soleil couchant ils ont lutté sans trêve,
Les fils glorieux du Transvaal ;
La victoire est pour eux ; dans le jour qui s'achève
Les Burghers fatigués descendent de cheval.
De leurs poitrines frémissantes
Le succès a chassé tout souvenir amer,
Et leurs âmes reconnaissantes
Chantez le Choral de Luther :
« C'est un rempart que notre Dieu,
Si l'on nous fait injure,
Son bras puissant nous tiendra lieu
Et de fort et d'armure... »

VIII. – L'HÉCATOMBE.

Colenso..., Chamberlain, voyez la rouge hécatombe.
Vois les fils d'Albion par ta faute hachée...
Comme une meute en rut tu les avais lâchés.
Mais à vouloir tuer le bon droit, on succombe...
Accourez, accourez, les corbeaux de la mort,
Car c'est pour vous qu'ont travaillé les chercheurs d'or.

IX. – VILLEBOIS-MAREUIL.

Un cœur de fer dormait aux plis de ton dolman,
Ô Villebois-Mareuil, et rêvant de croisades,
Tu contemplais sans doute avec des yeux maussades
Les galons de ton parement.
Aussi quand tu connais la sanglante épopée
Qui se jouait sous les cieux libres du Transvaal,
Un vertige saisit ton âme et ton épée
Et tu partis au fier galop de ton cheval...
Ainsi qu'un paladin tu bondis dans la lice
Et, semant la bravoure aux camps où tu passais,
Tu mourus, fécondant la terre de Justice
Avec un peu de sang français.

X. – LE NOMBRE.

Comme les flots montants d'une marée,
L'Anglais, en pays Boer, vomit ses bataillons.
Pauvre troupe désemparée ;
Ô Burghers, votre sang va rougir les sillons...
Ah ! reculez plutôt, accablés par le nombre
Des impitoyables vautours :
Fuyez la mort qui fauche et jurez-vous dans l'ombre
Que vous vous battez pour toujours...
(Mot historique et rigoureusement textuel).

XI. – LE SACRIFICE.

Il a voulu mourir debout, front découvert,
Le Burgher prisonnier que l'Anglais exécute,
Et devant son œil grand ouvert
Passe une vision de gloire après la lutte.

XII. – SELON LA BIBLE.

Retournez aux faubourgs de vos cités brumeuses,
Anglais, que le Seigneur a fait captifs chez nous ;
Allez revoir vos fils et vos femmes heureuses,
Soyez libres, fuyez, la paix soit avec vous... !

Ainsi le Boer, tenant en mains la Sainte Bible,
Parlait sans amertume à John Bull, l'invincible.

XIII. – DÉVASTATION.

Ô forfait inutile et crime sans raison !
Les Anglais ont trouvé déserte la maison,
Leur colère impuissante y porte l'incendie.
Ah ! ne voyez-vous pas, dans la lueur grandiose,
Du bûcher qu'alluma votre infâme courroux,
Qu'un Dieu vengeur s'apprête et va fondre sur vous.

XIV. – L'ÎLE MAUDITE.

Un rocher battu par l'écume,
Sombre et morne, inhospitalier,
Telle est Sainte-Hélène, où Kronier
Roule en son cœur des flots de rage et d'amertume...
« Général, je suis l'Empereur,
Lui dit une voix d'outre-tombe...
Au cœur vigoureux qui succombe,
Salut dans mon île d'horreur.
Réjouis-toi de ta blessure
Et dis-toi, pour sécher tes pleurs,
Qu'elle impose aux persécuteurs
Une éternelle flétrissure ».

XV. – LE « GELDERLAND ».

Creuse les flots mouvants de ta svelte carène ;
Beau Gelderland et c'est toi que la Petite Reine
Envoie à l'Oncle Paul, sublime pèlerin.

Va, sillonne les mers et que chacun se range...
À ta poupe rayonne un lambeau souverain :
L'Auguste Pavillon de la Maison d'Orange.



 
 
 



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