texte de Nicolas AUBERT
2013
libre de droits.
TABLEAU 1 : au lac.
Décors : des arbres.
NARRATEUR. - (On voit passer la voiture attelée). - Ivan Ivanévitch avait pris sa voiture et conduit son cheval vers un lac où il avait l'habitude de nager (La voiture sort, Ivan arrive). Nous demanderons ici à nos jeunes spectateurs de fermer les yeux car monsieur Ivanévitch est nu comme un ver.
Donc, pour en revenir à notre histoire, il sauta dans l'eau et fit quelques brasses (On le voit passer en nageant). Mais, que se passe-t-il ? Il semble se sentir mal ! (On remplace l'ombre par celle qui se noie). Non, ça ne peut pas finir comme ça, pas si vite ! J'ai une histoire à raconter, moi. Ah, j'aperçois quelqu'un ! Oui, Aliocha Aliochavitch arrive. Il n'écoute que son courage, se jette à l'eau et sauve notre bon Ivan Ivanévitch de la noyade. Ouf, notre histoire peut commencer.
(La lumière s'éteint, changement de tableau).
TABLEAU N° 2 : chez Ivan Ivanévitch.
Décors : intérieur de maison, fauteuils.
NARRATEUR. - Reconnaissant envers son sauveur, Ivan Ivanévitch invita Aliocha à boire le thé chez lui.
ALIOCHA. - Monsieur, je vous prie de bien vouloir refuser votre invitation à rester chez vous...
IVAN. - ...Comment ça ? Tu m'a sauvé la vie, Aliocha ! Tu vas rester ici et je te traiterai comme un prince tout le temps que cela pourra durer. Tu es désormais mon frère.
ALIOCHA. - Mais, Ivan, j'ai une femme au pays et...
IVAN. - …N'en dis pas plus, Aliocha. Je comprends. Tu as une famille... Alors, pour te prouver ma reconnaissance, je vais t'offrir un lingot d'or.
ALIOCHA. - Mais non, c'est trop, je refuse, Ivan.
IVAN. - Non, ce n'est pas trop, Aliocha. Compte-tenu de ma fortune, c'est même presque insultant. Accepte ce cadeau, je t'en prie.
ALIOCHA. - Bien, mais c'est vraiment pour t'obliger.
IVAN. - Et reçois également ma bénédiction.
(L'écran s'éteint).
TABLEAU N° 3 : sur le chemin.
Décors : des arbres.
(Pour la suite du texte, les indications scéniques sont largement induites par le texte et ne feront donc pas l'objet de commentaires).
NARRATEUR. - Nous retrouvons Aliocha sur la route. Noué dans un mouchoir, porté sur son épaule au bout d'un bâton, il portait le lingot d'or le plus gros qu'on ait jamais vu. Comme il marchait ainsi, toujours un pied devant l'autre, il vit un poulain puis un cavalier qui trottait gaillardement sur un cheval vigoureux. Derrière lui suivait un groupe de chevaux plus beaux les uns que les autres.
ALIOCHA. - Ah ! quelle belle chose que d'aller à cheval. On est assis comme sur une chaise, on ne butte pas contre les cailloux du chemin, on épargne ses souliers, et on avance !
LE CAVALIER. - Hé ! Aliocha, pourquoi donc vas-tu à pied ?
ALIOCHA. - Il le faut bien ; je porte à ma femme ce gros lingot ; il est vrai que c'est de l'or mais il n'en pèse pas moins sur les épaules.
LE CAVALIER. - Si tu veux, nous changerons ; je te donnerai un cheval et tu me donneras ton lingot.
ALIOCHA. - De tout mon cœur, répliqua Aliocha ; mais vous en aurez votre charge, je vous en avertis.