THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

MESSALINE

messaline, ombres chinoises, theatre d`ombres silhouettes, marionnettes, louis morin
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k386148w.r=messaline%20gabriel%20de%20montoya

ombres lyriques en 17 tableaux.


Poème de Gabriel Montoya et Lionel Nastorg.

Musique de Jean Messager

Ombres de Géo Dorival

1915


I : La nuit sur Rome.

messaline, ombres chinoises, theatre d`ombres silhouettes, marionnettes, louis morin
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La Rome des Césars marche à son agonie.
De toutes les vertus la mémoire est bannie,

Et la pourpre des empereurs,
Au peuple épouvanté,
Cache un monde d’horreurs.
Phébus, voile ton front d'une sombre nuée.
Rome n'a plus qu'un nom, c'est la prostituée.
 

II : Le mariage de Claude et de Messaline.

Une femme a conquis l'empire,
Et près de Claude qui soupire
Et qu'elle tient en son pouvoir.
Pour narguer la gloire latine
Tout un cortège s'achemine,
Jetant des fleurs dans l'or du soir.
Puis sous le ciel qui s'illumine,
Voici qu'infernale et divine,
L'Impératrice Messaline
Surgit parmi les encensoirs.
 

III. Au jardin des luxures.

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(Parlé) Messaline est venue au jardin des luxures
« Amour, guéris le mal que me font tes blessures.
Les désirs cruels,les luxures,
De mon cœur énervé,
Montent jusqu'à ma chair.
Amour, dis-moi les mots qui me feront ravie...
Amour seule raison,
Seul charme de ma vie,
Amour si doux ! Amour si fauve ! Amour si cher !
Amour si doux ! Amour si fauve ! Amour si cher ! »

 

IV. Messaline à Suburre.

messaline, ombres chinoises, theatre d`ombres silhouettes, marionnettes, louis morin
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À Suburre, faubourg étrange où se coudoie
La vile populace, où la fille de joie
Vend son corps misérable aux morne portefaix,
Voici l'Impératrice aux vœux insatisfaits.

« Pâles rôdeuses de Suburre,
Au désir fou qui me torture,

Je veux offrir tous mes amants,
Et je les veux éperdument
En ma fièvre dévoratrice.
Puisse mon corps d’Impératrice
Connaître enfin l'apaisement.
Puisque tous les êtres se pâment d'amour,
Pourrai-je connaître ce dictame un jour ? »

 

V. Sur la terrasse.

Mais sa voix sans écho se meurt dans le silence.
« Sénèque, ô philosophe, il faut que ta science

M'éclaire sur ce point : Verrai-je luire un jour
En mon cœur dévoré de désirs et d'amour
Le frisson que j'implore en mon impatience ? »

« Tu le connaîtras, Messaline,
L'amour parfait qui gonflera

Ainsi qu'un fruit mûr ta poitrine ;
Mais alors, l'heure sonnera
De ta mort, ô beauté divine ! »

 

VI. L'Impératrice au cirque.

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L'heure est venue au cirque où la course s'achève,
Silius par l'Impératrice est remarqué...
C'est bien lui l'amoureux que lui montra son rêve :
La tête brune et l’œil arqué.
Plus d'entraves, plus de contraintes,
Ils vont, resserrant leurs étreintes,
Librement, au cirque, en tous lieux.
 

VII. L'Empereur s'amuse.

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Cependant que, pour satisfaire les folies
De Claude, sénile empereur,
Dans Rome, plus d'un procureur
S'offre à lui recruter des esclaves jolies.
Qui donc refuserait à ce César déchu,
Dont la débile main tient le sceptre du monde,
Des lèvres de corail, les roses d'un sein nu ?
Donc, tour à tour, il va de la brune à la blonde.
 

VIII. Les jeux.

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Soulevant des flots de poussière,
Les chars volent dans la carrière
En bravant le rire insultant,
Et les lutteurs et les athlètes
Clament, en portant haut leurs têtes :
« Morituri te salutant ! »
 

 
 



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