VENDÉE
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ÉPISODES LYRIQUES
POÈME ET MUSIQUE DE GEORGES FRAGEROLLE
OMBRES DE EUGÈNE COURBOIN
1911 – domaine public
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INTRODUCTION
Quand l'Europe en quatre-vingt-treize
Menaçait la terre française,
Une province crut qu'il était de son droit
De s'armer pour défendre et l'autel et son Roy.
Nous dirons aujourd'hui, sans haine et sans colère,
Les combats qu'au ravin où chante le hibou
Les Vendéens martyrs de leur foi séculaire
Affrontèrent, souvent vaincus, toujours debout.
PREMIER TABLEAU
SAINT FLORENT LE VIEIL
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À Saint Florent le Vieil c'est midi. De l'église
Les fidèles s'en vont. Partout la table est mise ;
C'est le repos, la paix. Quel bruit monte au lointain,
Grandit ? Des cavaliers ont apparu soudain :
« Gens d'ici, disent-ils, le roy n'est plus. Sa tête
Vient de tomber au pied de l'échafaud, la croix
Est mise à bas. Fuyant le trépas qui s'apprête,
Nos prêtres, nos messieurs sont traqués dans les bois.
Il est passé le temps des larmes !
Qu'on prenne une faux, un épieu
Et nous rendrons les armes
Quand on nous rendra notre Dieu ! »
DEUXIÈME TABLEAU
LA RÉSISTANCE
Cathelineau
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Les hommes aujourd'hui comme autrefois les pâtres
Sont arrivés d'abord.
Et c'est Cathelineau que la foule idolâtre,
Stofflet, d'autres encor.
Stofflet
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C'est tout un peuple enfin, un peuple qui s'exile
Et quitte ses foyers
Pour errer de longs mois sans arrêt, sans asile
À travers les landiers !
TROISIÈME TABLEAU
LA FORÊT
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Or les mages après les vergers, sous le chêne
Où naît l’héroïsme ingénu,
Vont accourir. Dans la nuit incertaine
Chacun s'est bientôt reconnu.
Bonchamps
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« Près de nous que viens-tu chercher ?
— Connaissez-moi, je suis Bonchamps.
Dans le château de mes aïeux
Où je vivais des jours heureux,
De loin, j'entendis une voix
Comme un chevalier d'autrefois
J'ai pris mes armes et ma croix.
Monsieur Henri (de La Rochejaquelein)
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— Toi qui sembles plus jeune encor
Qui donc es-tu, dernier renfort ?
— Dans mon pays, je suis suis celui
Qu'on appelle monsieur Henri.
Et si j'avance, suivez-moi,
Si je recule, tuez-moi.
Si je meurs, si je meurs, enfants, vengez-moi !
Lescure
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— Qui vient là dans le soir mourant
Pour prendre place dans nos rangs ?
Si jeune, quel homme es-tu donc ?
— J'accours et Lescure est mon nom.
En partant gaîment de chez nous,
Les miens et moi, nous avons tous
À la mort donné rendez-vous.
QUATRIÈME TABLEAU
LA PRIÈRE
Et tandis que les gars iront tous à la guerre,
Les filles, les vieux, les mères en pleurs,
Penchés sur la bruyère,
Uniront leurs douleurs
Et les petits, en attendant qu'ils soient en âge
D'aller au combat s'aguerrir,
Diront en les saluant au passage,
Un Pater, un Ave pour ceux qui vont mourir.
CINQUIÈME TABLEAU
SAUMUR
Santerre
https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Joseph_Santerre
Voici Saumur, défendu par Santerre
Dont le sabre levé fit rouler des tambours
Au pied d'un échafaud, à l'assaut des faubourgs.
Un instant pour les blancs la fortune est contraire.
La Rochejaquelein paraît. Comme un drapeau,
Au plus épais des bleus, il lance son chapeau :
« Qui de vous, mes enfants, dit-il, me le rapporte ? »
La Vendée à ces mots s'élance, est la plus forte.
Santerre, abandonnant la ville et les faubourgs,
Retourne à Paris sans trompettes ni tambours.