THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTESKARAGÖZ. - Je suis joué... J'ai voulu duper les autres, et c'est moi qu'on a dupé... C'est égal, si je n'étais pas malade... Mais, je ne peux pas. Et puis ces docteurs il faut toujours s'en méfier ; jamais plus je ne me placerai chez eux... Je n'oserais plus boire ni manger.
HACIVAT, arrivant. - Bien mal acquis ne profite jamais, mon cher Karagöz. De toutes façons, cette histoire n'a ni queue ni tête.
KARAGÔZ. - C'est toi qui n'as ni que ni tête, espèce de faux poète.
HACIVAT. - Vous rendez-vous compte, Karagöz, que vous avez à tout jamais ridiculisé le sujet traité. Plus jamais personne n'osera aller chez un médecin. Cette histoire est ridicule de chez ridicule.
KARAGÖZ. - Je dois admettre que c'est tout à fait vrai, ami Hacivat. Mais, pour qui sait voir, pour qui sait écouter et qui sait réfléchir, elle peut donner à penser. J'espère qu'on pardonnera mes bêtises.
HACIVAT. - N'ayez crainte, mon ami. Je pense que vous êtes déjà pardonné. Comme vous l'avez dit : pour qui sait voir et pour qui sait écouter et qui sait réfléchir, cette histoire peut donner à penser.
Rideau.
L'histoire de base : Le docteur Cornibus ou Guignol domestique, de Fernand Beissier est téléchargeable légalement sur Gallica : http://urlz.fr/64PK
Pour l'histoire présente, j'ai travaillé à partir du texte disponible sur :
http://theatredemarionnettes.wifeo.com/docteur-cornibus.php
