THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

Ortaklar (Les Associés) : Karagöz se marie une troisième fois sans avertir ses premières épouses. La cérémonie religieuse est célébrée par un prêtre qui dit des prières absurdes et farfelues. Karagöz et sa belle-mère réagissent vertement. La première épouse de Karagöz arrive et demande des comptes à son mari qui se réfugie dans le silence. Sa seconde épouse arrive et il s'ensuit une dispute sur leur place dans le foyer. Le mari d'une des belles-sœurs de Karagöz, Matiz, arrive et menace Karagoz mais le pardonne plus tard. À la fin, tout s'arrange pour le mieux.

Cambazlar (Les funambules) : Dans ce jeu, nous trouvons une série d'incidents qui n'ont aucune relation les uns avec les autres. Le premier : Karagöz apprend la sorcellerie d'un sorcier. Karagöz pratique sa magie à partir d'une poterie de terre où il place certaines d'affaires de Hacivat. Celles-ci, en fait, ont été données par la fille de Hacivat à son ami. Karagöz arrive ainsi à créer un âne. Karagöz monte sur l'âne et rencontre trois filles avec qui il discute. Il devient plus tard funambule. Seulement, il tombe de la corde et meurt. Les gens du cirque viennent alors pour porter son cercueil mais Karagöz revient à la vie.

Yalanci (la tanière) où Celebi offre une récompense à la personne qui pourra lui dire le plus grand de tous les mensonges et lui faire admettre que c'est un mensonge. Karagöz est présenté par Hacivat en tant que plus grand menteur au monde. Karagöz dit à Celebi que son père a prêté au sien une forte somme d'argent. Karagöz espère que Celebi va le rembourser. Celebi est attrapé : il doit admettre que le mensonge est un mensonge et payer la récompense ou affirmer qu'il est vrai et payer la dette factice (qui doit être, on le pense bien exhorbitante). 

Mal Cikarma (la chasse de trésor) où Canan, un chasseur de trésors bien connu d'Azerbaïdjan se retrouve transformé en djin.  Il dérobe alors de nombreux objets de valeur à Karagöz : des candelabres, horloges, colliers et ceintures. Karagöz, s'en apercevant,  envoie ses chiens et chasse Canan au loin, en récupérant les objets volés. Karagöz décide de faire la même chose que Canan, en portant un déguisement. Il répète les mots magiques (entendus de Canan)  mais réussit seulement à récupérer des objets sans valeur tels que des serpents, des rats, des araignées et des pots cassés etc...
 

Kanli Nigâr ("Nigâr, la sanguinaire") Çelebi, le dandy, après avoir profité de l'argent de deux courtisanes, s'est enfui. Il est arrêté dans la rue par ses deux victimes, l’une d'elles est connue sous le nom de "Nigâr la sanguinaire". Les deux femmes veulent faire valoir leurs droits. Comme les opposants n'arrivent pas à s'entendre, on appelle des femmes du quartier pour décider de l'honnêteté de ce charmant jeune homme. Cependant, chaque femme maintient sa position. Finalement, Nigâr la sanguinaire entraîne de force le jeune homme dans sa demeure et prend sa revanche sur lui pour son infidélité en le dépouillant de ses vêtements et en le jetant, tout nu, dans la rue. Certains personnages du quartier arrivent alors et trouvent le jeune homme en bien mauvaise posture. Chaque volontaire qui essaie de lui faire restituer ses vêtements, y compris Hacivat et Karagöz, est à son tour dûment dépouillé et jeté à la porte comme le précédent. Bientôt l'entrée de la demeure de Nigâr pullule d'hommes nus et embarrassés. Sarl Efe, que Nigâr la sanguinaire respecte plus que les autres, résoud le problème et fait restituer à chacun ses vêtements.

Yalova Sefasr ("L'excursion à Yalova") Çelebi, le dandy , désire partir en voyage avec sa bien-aimée jusqu’à la ville d'eau de Yalova. Pour cela, il achète un grand sac et une jarre qui serviront à y déposer des provisions pour la route. Alors qu'il s'adonne aux préparatifs de dernière minute, Karagöz apparaît et taquine la jeune femme qui était restée à attendre avec le sac et la jarre, en lui racontant des histoires stupides sans aucun sens. Par exemple, il lui fait croire que son amoureux est mort et que son corps a été jeté en pleine mer après avoir été brûlé ou alors que quelque monstre l'avait pris pour un morceau de nourriture et l'avait avalé, etc. Des taklits apparaissent, et disent qu'ils voudraient bien faire le même voyage, ils sont alors cachés l'un après l'autre par la jeune femme complaisante, soit dans le sac, soit dans la jarre. Quand Çelebi arrive et découvre la supercherie. il jette tout le monde hors de leur cachette où ils espéraient voyager tranquillement et gratuitement.

Mandira ("La Ferme-laitière"). À la suite d'une querelle, Karagöz est abandonné par sa femme. Il rencontre une jeune fille dans la rue et la prend chez lui. Après un certain temps, tous les amoureux de la belle accourent et essaient de la voir, ils demandent à Karagöz de lui dire de leur part leurs poèmes d'amour. Cependant, alors que Karagöz accepte de jouer le rôle de l'intermédiaire, chaque fois il se trompe et déforme tous les messages. Malgré tout, les jeunes hommes insistent auprès de la jeune fille et veulent qu'elle vienne avec eux faire un petit voyage dans un lieu appelé Mandira. Karagöz finit par chasser tout ce petit monde d'amoureux empressés et demande chaque fois à la jeune fille, s'il y en a encore beaucoup. La jeune fille répond toujours : "Le prochain est le dernier". Finalement, un ivrogne arrive et chasse Karagöz de sa propre maison. Pour se la réapproprier, Karagöz demande l'aide de tous les amants de la belle qu’il avait auparavant chassés, mais aucun d'eux ne montre des signes de lâcheté et de rancune, et tous l'aident au contraire, bien volontiers.

Kanli Kavak ("Le peuplier sanguinaire") Le fils du célèbre ménestrel Hasan a été emprisonné par le monstre, gardien du peuplier ensorcelé. Le monstre ne consent à rendre l'enfant à sa famille qu'après maintes supplications et discussions entre lui et le père de la victime. Karagöz, qui a manqué de respect à l'arbre, est lui même à son tour ensorcelé par l’esprit démoniaque. Finalement Hacivat arrive à le délivrer et à lui redonner son apparence normale. Pour se venger de ce mauvais tour, Karagöz décide d'abattre tout simplement l’arbre ensorcelé mais les gardes forestiers l’arrêtent à temps. Dans une autre version le démon, avant de kidnapper l'enfant, enlève également plusieurs passants.

Karagözün Sairligi ("Karagöz participe à une compétition poétique") Karagöz entre dans une compétition poétique avec d'autres ménestrels et rosse tous les poètes qui lui paraissent avoir de drôles de manières ou des coutumes bizarres. Il gagne le prix de poésie, non pas pour son talent de poète qui sait improviser sur rimes et des thèmes donnés, mais plus bassement à cause de sa brutalité et de sa violence.

Timarhane ("L’asile de fous") Karagöz à force de trop parler de quelques fous qui se sont échappés de l'asile, finit par montrer lui-même des signes d'aliénation mentale. Hacivat le fait alors enfermer et le fait attacher. On se moque de lui et un docteur grec (ou italien) prescrit des médicaments et des ordonnances complètement loufoques pour le soigner et le calmer. Hacivat sauve bien tard notre pauvre Karagöz de cet asile de fous.

Yazici ("L’écrivain public") Au chômage, Karagöz finit par devenir écrivain public dans une échappe hantée par un démon. Là, il écrit des lettres sans queue ni tête à ses clients crédules. À la fin, Karagöz s'aperçoit que le magasin est hanté par un mauvais esprit de pacotille, engagé exprès par Hacivat.

Salincak ("La balançoire"). Karagöz et Hacivat louent une balançoire et Karagöz escroque son partenaire de sa part de recettes en lui racontant qu'il n'ont jamais de clients. Pour contrôler ce que Karagöz lui affirme et pour le surveiller, Hacivat se déguise en vieille femme. Un juif arrive pour louer la balançoire et fait semblant de mourir ; alors suit toute une scène d'enterrement ; d'autres juifs apparaissent avec un cercueil pour y déposer le mort et coup de théâtre, le juif soi-disant mort, se lève soudain de son cercueil, au grand effroi de Karagöz.

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