VERDUN ET LA SOMME
Pour vous qui fîtes sur le front
De vos corps une barrière,
Et qui sauvâtes de l'affront
La forteresse frontière,
Votre ardeur sera légendaire,
Soldats de Vaux et de Cumières
Ô défenseurs de Douaumont !
Chefs et soldats, à vous la gloire,
Et, si nous n'en citons aucun,
Vos noms glorifiés par l'histoire
Tiendront dans ce seul mot : « Verdun ».
Après les héros du Mort-Homme,
De Souville ou de Malancourt,
Salut aux vainqueurs de la Somme,
De Combles ou de Hardecourt.
Chaque, jour, chaque nuit, bataille.
Mais sous l'avalanche de fer,
Insensibles à la mitraille,
Ils avancent dans un enfer.
Par l'ouragan d'acier la terre est labourée.
Semailles d'un printemps que tous ne verront pas.
Ô terre, que de gloire en tes flancs est semée !
Ô fleurs qui pousserez sur le sol des combats,
Au soleil de la paix croissez vives et belles,
Épanouissez-vous par les prés, par les bois,
Car vous devrez fleurir de couronnes nouvelles
Les tertres de gazon où sont les humbles croix.
Pleurons nos morts, Dieu les protège !
Leur pauvre corps est sous la neige.
Au-dessus du monde réel,
Leur âme plane dans le ciel.
Pour ceux revenant des batailles,
Que nous reverrons, fils chéris,
Nous abaisserons nos murailles,
L'Arc de Triomphe est trop petit.
Alors, les couronnant de palmes immortelles,
Nous les serrerons dans nos bras,
Tous ces héroïques soldats
Qui se sont dans tant de combats
Couverts d'une gloire éternelle.
Nous acclamerons ces enfants
Qui dans des luttes de géants
Ont eu cent fois leur chair meurtrie !
Nous les presserons sur nos cœurs,
Nos poilus chéris, ces vainqueurs.
Ils auront sauvé la patrie !
LE RETOUR TRIOMPHAL