THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

     (Un sauvage venant aussi du rivage, va jusqu'auprès d'un jeune diable qu'il assomme au cri de :)


SAUVAGE. - Morro ! Morro !


      Le sauvage tombe. Son ennemi sort du côté du rivage.


     Un sauvage entre et se baisse, et profite de ce moment pour prendre une broche et la remplacer par l'homme embroché qu'on lui voit tenir à la main lorsqu'il se relève.


     Alors un autre sauvage, venant du tirage, vient prendre l'autre bout de la broche, le feu paraît sous la broche.

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     Les deux sauvages paraissent faire rôtir l'homme embroché.

     Le feu disparaît. Les sauvages sortent emportant leur rôti vers le rivage.



SCÈNE  XI



ROBINSON (de son rocher). - Que vois-je !... le second prisonnier s'échappe !.,. allons au secours de ce malheureux, ils ne sont que deux à le poursuivre, j'en viendrai facilement à bout. (Il se retire.)



SCÈNE  XII

ROBINSON.  VENDREDI (venant du rivage court vers le rocher et s'arrête un peu avant le rocher).


ROBINSON (sortant du rocher). - Viens chez moi, mon ami, il ne te sera point fait de mal (il rentre au rocher).


VENDREDI. - Ihalo ! ihalo ! (il rentre au rocher.)



SCÈNE  XIII



     Le sauvage venant du tirage court vers le rocher et s'arrête près du rocher. Robinson l'assomme et dit :


ROBINSON. - En voilà un de moins ; voyons l'autre (il rentre au rocher).




SCÈNE  XIV



     Le sauvage venant du rivage court vers le rocher et s'arrête près du rocher. Robinson se montre, lui tire un coup de fusil et le couche par terre. Robinson va vers le milieu de la scène et se retourne vers le rocher.



SCÈNE  XV


VENDREDI,  ROBINSON.


VENDREDI (venant du rocher va vers Robinson en criantIhaho ! ihaho !

ROBINSON. - Tu n'as plus rien à craindre, mon ami, te voilà délivré de tes ennemis. Tu resteras désormais avec moi ; je te choisis pour mon compagnon d'infortune, et te donne le nom de Vendredi, qui est le jour de la délivrance (Ils rentrent tous deux au rocher).


ACTE  QUATRIÈME


ARRIVÉE  DANS  L'ILE  D'UN  ÉQUIPAGE  RÉVOLTÉ


     On entend hors de la scène Robinson qui appelle Vendredi....



ROBINSON (voix). - Vendredi ! Vendredi !


VENDREDI (voix). - Moi, maître, ici.


ROBINSON (voix). - À l'ouvrage, mon garçon, à l'ouvrage.



SCÈNE  I


VENDREDI (il sort du rocher). - Moi, content ; moi aller chercher provision raisin ; moi, porter beaucoup (arrivé près du rivage, il s'écrie :oh ! oh ! grand bateau, moi, voir là bas, sur l'eau ! (il se retourne vers le rocher en criant :maître ! maître ! moi, voir, là bas, grand bateau (il rentre au rocher).



SCÈNE  II



ROBINSON (de son rocher, regardant vers la mer). - Que dis-tu, un bateau ? voyons donc. Il a raison, c'est un vaisseau anglais ; il est à l'ancre ; sa chaloupe vient vers cette île.


     (On entend Vendredi de l'intérieur du rocher.)

VENDREDI. - Maître, porter nous en Angleterre, nation à maître ; moi faire signe à eux pour venir à nous.

ROBINSON. - Garde-toi de faire aucun signe ; car nous ne pouvons savoir quel est le dessein de ces anglais qui n'ont aucune affaire dans cette île ; peut-être viennent-ils avec de mauvaises intentions... Je distingue, en effet, dans la chaloupe, un homme qui m'a l'air d'être le capitaine de ce vaisseau ; il a les mains liées ; ces gens ont mauvaise mine ; je crains bien que ce ne soient des matelots révoltés. Restons donc cachés, afin de tout observer, peut-être pourrons-nous délivrer ce pauvre capitaine.


VENDREDI (On l'entend répondre de l'intérieur). - Moi, content, moi, obéir.



SCÈNE  III

     (On voit une partie du canot. Robinson, de son rocher, regarde vers le rivage. Le matelot paraît sur le fond du canot, il regarde la mer et a l'air de commander.)

MATELOT. - Touche matelots ! le grappin à terre... eh ! dis donc toi, capitaine enfoncé ?


CAPITAINE (On l'entend répondre :) - Que voulez-vous encore de moi ?

LE MATELOT. - Lève la tête : tu vois cette île : c'est ici où nous allons t'abandonner. Les gueux de ton espèce ne sont pas faits pour vivre avec de braves gens comme nous... allons debout !... tu ne bouges pas, coquin ; j' m'en vas te faire défiler tout à l'heure... Matelots, jetez-moi ce gueusard-là à terre.



SCÈNE  IV


LE  MATELOT,  LE  CAPITAINE.



LE CAPITAINE (du dehors de la scène). - Ah ! mon Dieu, laissez-moi, laissez-moi, je descendrai bien (Il débarque). Où irai-je maintenant ?


LE MATELOT. - Où tu voudras.


LE CAPITAINE. - Ah ! je vais me reposer au pied de ce rocher ; car, je n'en puis plus de fatigue (il va s'asseoir au pied du rocher -on le remplace par le capitaine assis).

LE MATELOT. - Jean ! amarre le canot, mon garçon, et tu resteras à le garder ! Quant à vous, mes enfants, vous allez venir avec moi ; nous allons faire un tour dans cette île-là, nous reviendrons à ta marée haute (il descend et sort du côté du rocher, il est suivi par quelques matelots).


SCÈNE V



MATELOT (il paraît sur le canot). - En les attendant, j'allons boire un coup (il boit) et faire un somme (il rentre dans le bateau, on l'entend ronfler).


 

 
 



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