THÉÂTRE D'OMBRES ET DE SILHOUETTES

 


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MIRLIFLOR. - Il paraît que la jambe gauche n'est pas aussi exercée que la droite.

JAVOTTE. - Je ne sais qui peut retenir ma jambe ; il semble que je sois ensorcelée (elle recommence et fait le même jeu).

MIRLIFLOR. - Allez vous reposer, une autre va prendre votre place.

JAVOTTE. - Quelle vexation ! (elle sort, la Fée disparaît).



SCÈNE VII

CENDRILLON. MIRLIFLOR.


MIRLIFLOR. - À votre tour, belle étrangère.

CENDRILLON (elle entre en chantant).

Air : Ah ! laissez-moi déraisonner.
Oui, j'aime danser, chanter ;
Ce sont les plaisirs de mon âge (bis
En attendant le mariage
Je veux au moins, bien m’amuser (bis).
     (Elle répète ce couplet et on entend sonner minuit).

CENDRILLON. - Oh ! Ciel ! minuit sonné ! je suis perdue (elle s'enfuit).


SCÈNE VIII


MIRLIFLOR. - Où donc peut-elle ainsi courir ? La chose est singulière ! elle allait obtenir le prix, pourquoi fuit-elle ? Holà, piqueurs, laquais, postillons, courez tous ventre à terre et ramenez-moi cette charmante princesse.

 


ACTE TROISIÈME

LE RETOUR DE CENDRILLON CHEZ SON PÈRE.

 

Même décoration que pour le premier acte.


SCÈNE I


CENDRILLON. - Ouf ! m'y voilà !... que va dire ma marraine ? Maudit bal, qui m'a fait oublier l'heure... que c'est ennuyeux de s'amuser comme ça !... La Fée m'a tenu parole, me v'là redevenue comme j'étais et la citrouille aussi. Mes deux souris et le gros rat sont rentrés dans la souricière. Allons, c'est fini, ma marraine ne m'aime plus... où est-elle maintenant ? (Elle appelle.) Minette ? Minette ?... Ah! mon Dieu ! elle n'est plus là ! je le disais bien, elle me boude, pauvre Cendrillon !... elle ne vient pas !... Que je suis malheureuse ! Minette ! Minette !



SCÈNE II

CENDRILLON, LA FÉE (elle paraît tout à coup).

 

LA FÉE. - Me voici, Cendrillon, que me veux-tu ?

CENDRILLON. - Ah ! ma bonne marraine ! Pardon ! j'ai manqué l'heure, mais, dame, je ne m'étais jamais trouvée à pareille fête. Et tenez, je suis venue si vite, que j'en ai perdu un de mes petits souliers verts.

LA FÉE. - Il se retrouvera ; et que cela te serve de leçon, une autre fois. Je me doutais bien qu'il t'arriverait quelque chose, mais sans te rien dire et sans être vue je te suivais partout et je me suis bien vite aperçue que tu avais perdu ta chaussure en fuyant.

CENDRILLON. - Je me souviendrai de cette leçon là, ma marraine, et je vous promets bien, une autre fois, d'être plus obéissante (on entend un tambour). Quel bruit de tambour ? Qu'est-ce que cela veut dire ? ma marraine, voulez-vous bien me permettre d'aller écouter ce qu'on va publier ?


LA FÉE. - Je t'y engage même, car cela te regarde et voici le moment où tes destins vont s'accomplir.

(Cendrillon sort et la Fée disparaît).

 


ACTE QUATRIÈME

MIRLIFLOR FAIT RECHERCHER LA PERSONNE 

QUI A PERDU LE PETIT SOULIER


La scène représente une place publique.


SCÈNE I

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UN TAMBOUR (vient faire la publication suivante). - On fait savoir à toutes les demoiselles qui ne sont pas mariées, qu'il a été perdu à la fête que le très haut et puissant seigneur Mirliflor a donnée hier soir, le soulier sans pareil d'une beauté céleste. Celui ou celle qui pourra le chausser aura l'honneur de devenir la princesse de Mirliflor ; à seule fin de retrouver l'épouse que le susdit prince veut épouser en légitime mariage, il invite toutes les susdites demoiselles qui ne sont pas mariées à retourner ce soir dans les appartements de son château. Une mise décente est de rigueur.


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ACTE CINQUIÈME

MARIAGE DE CENDRILLON.


Même décoration que pour le deuxième acte.



SCÈNE I


MIRLIFLOR (il reste pendant tout ce dernier acte assis dans son fauteuil).

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UN GROUPE (portant le soulier sur un coussin passe et repasse en chantant). -
Air de La Trajan

Gloire mille fois
Au beau minois
Dont le pied charmant
Peut aisément
Entrer tout entier
Dans le joli soulier
Qu'au bal on perdit en fuyant. (bis.)

 


SCÈNE II

MIRLIFLOR, MONSIEUR DE LA CANARDIÈRE.


MIRLIFLOR. - Monsieur de la Canardière, c'est par vos filles que l'épreuve va commencer.

MONSIEUR DE LA CANARDIÈRE. - Seigneur, c'est assurément pour moi et mes filles, mes filles et moi, un honneur très flatteur (il se retourne et sort).



SCÈNE III

MIRLIFLOR, MONSIEUR DE LA CANARDIÈRE.


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MONSIEUR DE LA CANARDIÈRE (en rentrant). - À toi Javotte !...


SCÈNE IV

JAVOTTE, MONSIEUR DE LA CANARDIÈRE, MIRLIFLOR.

 

JAVOTTE. - Mais, mon père, ça ne m'ira jamais.

MONSIEUR DE LA CANARDIÈRE (il se baisse). - Fais le petit pied.

JAVOTTE (elle crie). - Aïe ! mon Dieu ! vous me blessez ! (Elle chante.).

Il n'entrera pas.
La pantoufle est trop étroite.
Il n'entrera pas.

MONSIEUR DE LA CANARDIÈRE, se redressant
Que diable as-tu dans les bas ?

JAVOTTE. -
J'ai le pied trop long ;

Vous voulez que je boîte
J'ai le pied trop long.

MONSIEUR DE LA CANARDIÈRE. - Où diantre as-tu le talon ? (Il se baisse).

JAVOTTE. (crie). - Aïe !

MONSIEUR DE LA CANARDIÈRE. - J'y renonce. À toi Madelon.

     (Javotte sort).

 
 
 



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