Ensuite, le Roi et la Reine, sur leur trône, assistèrent à un spectacle de danses et de musique. (On pourra insérer ici un spectacle de danses avec musiciens).
Ensuite, les fées du pays ont défilé devant le berceau pour apporter un don à la princesse.
LE BAPTÊME DE LA PRINCESSE
La Princesse est couchée dans son berceau. La Reine la contemple avec amour. Au piano, jouer un gai carillon de baptême.
LA REINE. - Que je suis heureuse de contempler ma fille ! Tout à l'heure, à la fin du dîner de baptême, les six bonnes fées, ses marraines, vont venir lui faire leurs dons. Ainsi, notre enfant aura toutes les perfections.
LE ROI, introduisant la première fée. - Faites-nous la grâce, chère Fée des Fleurs, de vous approcher du berceau. Notre chère enfant dort tranquillement.
LA FÉE DES FLEURS, touchant l'enfant de sa baguette. - Je veux commencer. Le don que je fais à la Princesse Primerose sera la Beauté. Ses yeux seront comme des étoiles et ses cheveux brilleront comme les rayons du soleil du printemps qui l'a vu naître, ses joues seront aussi fraîches et roses que les pétales des fleurs dont elle porte le nom. Sa beauté sera incomparable.
(Elle se retire).
LA REINE. - Ah ! Voici la fée Aurore !
LA DEUXIÈME FÉE, s'avançant près du berceau. - Après la beauté, elle possédera la Sagesse. La Princesse sera plus sage que jamais mortel ne l'a été. Ma chère filleule, par la vertu de ma baguette, vous aurez de l'esprit comme un ange. (Elle se retire).
LA REINE. - Daignez approcher, chère fée Sourire.
LA TROISIÈME FÉE. - La Princesse apportera à tout ce qu'elle fera une grâce charmante. (Mêmes jeux de scène).
LA QUATRIÈME FÉE. - Je dis que la Princesse dansera aussi légèrement que les elfes et les lutins des prairies.
LA CINQUIÈME FÉE. - Elle chantera comme le rossignol au printemps.
LA SIXIÈME FÉE. - Et elle jouera dans la perfection de tous les instruments de musique.
LA FÉE CARABOSSE. - (On entend sa voix). - Réjouissez-vous, mes seigneurs et belles dames, riez ! (Elle entre brusquement. Elle montre le poing en ricanant méchamment). Ah ! Ah ! Ah ! J'apprends que les fées ont été conviées au baptême de la princesse. On n'a pas pensé à inviter la fée Carabosse. Elle est sans doute trop vieille et trop laide pour être de la fête ! Ah ! Ah ! Vous vous en repentirez. La baguette de la fée Carabosse saura bien la venger !
(Pendant le dialogue qui suit, la Fée des Fleurs entre et va se cacher derrière le berceau).
LA REINE. - Grâce ! Grâce !... nous ne savions pas !...
LE ROI. - Pardonnez-nous, bonne fée, nous sommes au désespoir... Daignez prendre un fauteuil et venez vous joindre à nous car vous êtes la bienvenue.
LA REINE, essayant de l'arrêter. - Non ! Non ! ayez pitié ! Jetez un mauvais sort sur moi, mais n'étendez pas votre haine jusqu'à cette enfant. Pitié, pitié pour elle ! Pitié pour nous ! (Elle revient près du berceau en sanglotant).
LA FÉE DES FLEURS, sortant de derrière un rideau où elle était cachée. - Ne pleurez pas tant, Roi et Reine. Je voudrais avoir assez de puissance pour défaire entièrement ce que mon ancienne a fait ; mais, du moins, en parlant la dernière, je peux réparer un peu le mal. Écoutez, et rassurez-vous. Votre fille se percera la main d'un fuseau, mais, au lieu d'en mourir, elle tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent ans, au bout desquels le fils d'un roi viendra la réveiller.
LE ROI ET LA REINE, en pleurant. - Que vous êtes bonne, chère fée des Fleurs !
LA FÉE DES FLEURS. - Dormez, petite princesse ; faites de beaux rêves. Vous aurez un jour en partage le vrai bonheur !
LA GUERRE DES ROUETS
(Le Roi est seul sur l'écran, sur son trône. Un conseiller arrive).
LE ROI. - Alors, mon bon Rotomago, avez-vous des nouvelles à m'apporter ?
ROTOMAGO. - Sans aucun doute, votre majesté. J'ai réussi à avoir une entrevue avec mon cousin, le célèbre Alcofribas...
LE ROI. - ...Comment ? Alcofribas le célèbre magicien est votre cousin ?